La Russie soutient l’Algérie dans ses efforts pour faire reconnaître à Paris sa responsabilité pour les crimes de la période coloniale
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Maria Zakharova a vivement critiqué la politique coloniale française en Algérie, dénonçant les «rapts», «exécutions sommaires», «massacres» et «tortures» contre le peuple algérien. La Russie exprime son soutien à l'Algérie dans sa demande de reconnaissance des crimes coloniaux et d'une juste compensation de la part de la France.
La Russie exprime son soutien aux autorités algériennes dans ses efforts pour que les Français reconnaissent leur responsabilité dans les crimes de la période coloniale contre l'Algérie, a déclaré Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, lors d'un briefing le 11 avril. Selon elle, Moscou considère comme inacceptable la suppression de l'indépendance et de la souveraineté du peuple algérien.
« La politique coloniale française reposait sur les idées de supériorité raciale et culturelle, comme ils le formulaient. Les Français se percevaient comme les détenteurs […] de pensées supérieures », a souligné Maria Zakharova, notant que l'administration coloniale française avait recours aux « rapts, aux exécutions sommaires, aux massacres, aux tortures, à la violence sexuelle » pour forcer les Algériens à « obéir ».
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a également souligné que le gouvernement français ne voulait pas reconnaître, jusqu’à une date récente, « l’ampleur de ses crimes et des atrocités commises pendant le régime colonial », malgré le grand nombre « d'Algériens tués et torturés ». Ces atrocités incluent, selon Maria Zakharova, « l’utilisation d’armes chimiques, les tortures ainsi que les essais nucléaires ».
« Le comportement ouvertement grossier » de Paris dans cette affaire, précise la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a convaincu le gouvernement algérien que « ces exactions doivent être mises au rang des crimes contre l’humanité et leurs exécutants assimilés aux bourreaux nazis », et l’a amené à « élaborer un projet de loi criminalisant le colonialisme ».
« La Russie soutient l’Algérie dans ses efforts pour faire reconnaître aux Français leur responsabilité pour les crimes de la période coloniale et obtenir une juste compensation pour les graves retombées passées et présentes de la colonialisation et du néocolonialisme », a conclu Maria Zakharova.
Les tensions entre l'Algérie et la France se sont intensifiées au cours des derniers mois. Après que le président français Emmanuel Macron a reconnu la marocanité du Sahara occidental l'été dernier, l'Algérie a immédiatement retiré son ambassadeur. Les autorités algériennes ont ensuite refusé d'accueillir ses ressortissants, jugés dangereux et expulsés par Paris.
La situation a été aggravée par les propos de Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur, hostile à l'Algérie depuis sa prise de fonction en septembre dernier. De plus, le 30 mars, le gouvernement algérien a conseillé à ses diplomates, fonctionnaires et à leurs familles de ne pas effectuer de voyages en France, y compris pour des raisons personnelles ou touristiques.
