Lavrov : les puissances nucléaires ne doivent pas se crier dessus mais s’asseoir et négocier

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a donné une grande interview aux blogueurs américains, lors de laquelle il a dévoilé les différences entre les deux dernières administrations américaines en mettant en avant la volonté de celle de Donald Trump de tenir un dialogue.
Le 12 mars, une grande interview du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov aux blogueurs américains Mario Nawfal, Larry Johnson et Andrew Napolitano a été publiée. Les pourparlers à Riyad et ses résultats ont été dans le collimateur des journalistes.
«Lors de notre rencontre à Riyad avec le secrétaire d’État américain M. Rubio, le conseiller américain à la sécurité nationale Mike Waltz et l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff, ils ont déclaré leur volonté d’établir des relations normales, dans le sens où le fondement de la politique étrangère américaine sous l’administration Trump est la défense des intérêts nationaux américains, une priorité inconditionnelle qui n’est pas négociable», a commenté le ministre.
«Dans le même temps, les Américains reconnaissent que d’autres pays ont aussi leurs intérêts nationaux. Et ils sont prêts à des négociations sérieuses avec les pays qui défendent leurs intérêts nationaux et ne veulent pas se laisser conduire par les autres. Il est clair que les États-Unis et la Russie sont des États dont les intérêts nationaux sont fondamentalement différents. Une coïncidence totale est impossible, même à 50 %. Mais lorsqu’ils coïncident, nous, en tant qu’hommes politiques responsables, devons faire de notre mieux pour développer ces intérêts convergents et similaires, en les mettant en pratique pour le bénéfice des deux parties, qu’il s’agisse de projets économiques, de projets d’infrastructures ou d’autre chose», a-t-il poursuivi.
En rappelant l’absence du dialogue entre la Russie et l’Occident lors de ces dernières années, le ministre russe a lancé un message important : «lorsque les intérêts divergent ou sont contraires, les pays responsables doivent tout faire pour que ces contradictions ne se transforment pas en confrontation. Surtout, quand il s’agit d’une confrontation militaire aux conséquences désastreuses pour d’autres pays».
«Je ne connais pas deux personnes dont les points de vue coïncident à 100 %. Il en va de même pour les relations entre pays. Les pays qui peuvent influencer sérieusement le destin du monde sur le plan militaire, notamment les puissances nucléaires, ont bien sûr des responsabilités particulières. Ils ne doivent pas se crier dessus, mais, au contraire, s’asseoir et négocier. Un peu comme les cow-boys dans de nombreux films hollywoodiens : Il a dit que tu savais, et je sais que tu sais que je sais ce que tu veux me dire», a conclu le chef de la diplomatie russe.
Le 5 mars, Emmanuel Macron s'est adressé à la nation dans une intervention de 13 minutes pour évoquer la situation en Ukraine. Il a indiqué que la Russie était devenue une menace pour la France et l'Europe. En conséquence, le président français a appelé à une discussion sur l'utilisation des armes nucléaires françaises pour «protéger» l'ensemble de l'UE.