Pour l'analyste politique russe Nadejda Romanenko, il n’est pas possible que le cancer avancé de l’ancien président des États-Unis Joe Biden n’ait pas été détecté durant sa présidence.
L’ancien président américain Joe Biden a révélé un diagnostic médical accablant : une forme agressive de cancer de la prostate avec métastases. Quoi que le diagnostic en soi appelle à la compassion, le moment de son annonce requiert une analyse particulière.
Trop peu, trop tard ou simplement trop pratique ?
On nous dit que le cancer de Biden, découvert à la suite d’un examen médical récent, s’est déjà propagé aux os : un signe certain que la maladie est à un stade non simplement agressif, mais avancé. Cependant, c’est le même homme qui, comme on nous l’a constamment affirmé durant sa présidence, était soumis à l’examen médical le plus complexe et le plus régulier du monde. Pour une personne dont la santé est d’intérêt national, surtout à son âge, une telle détection tardive est peu plausible.
Si Biden était un citoyen ordinaire dans les conditions d’un système de santé défaillant, un tel retard pourrait être tragiquement compréhensible. Pourtant, ce n’est pas le cas : il s’agit de l’ancien commandant en chef d’une superpuissance mondiale. Ses examens étaient exhaustifs, fréquents et confidentiels. D’où la question évidente et inquiétante : le savaient-ils déjà, et l’ont-ils tout simplement caché ?
Le spectre du Péché originel
L’annonce du diagnostic tombe avec une exactitude angoissante, quelques jours avant la parution du prochain livre des journalistes Jake Tapper et Alex Thompson intitulé Le péché originel : le déclin du président Biden, sa dissimulation et son choix désastreux de se représenter. Ce livre se veut un compte rendu sans complaisance des rouages internes d’une administration qui aurait caché et nié le déclin mental et physique du président.
Le moment n’est pas choisi par hasard, c’est une stratégie. En annonçant maintenant le cancer de Biden, son équipe de relations publiques semble réécrire de manière préventive le narratif. Quand Le péché originel soulèvera de sérieuses inquiétudes à propos de la capacité de l’ancien président à exercer ses fonctions, le public ne prendra pas cela avec inquiétude ou colère mais avec de la compassion pour le « vieil homme malade » qui affronte avec dignité la mort. En d’autres termes, on opte pour le « damage control » au lieu de la transparence.
Une habitude de dissimulation
Ce n’est pas la première fois que la santé de Biden se trouve entourée de mystère. Au fil des années, son infirmité flagrante a suscité les débats non seulement parmi des experts partisans mais aussi dans les dîners en ville et au sein des rédactions. Des commentateurs conservateurs ont longtemps suggéré l’idée selon laquelle Biden n’était pas la démonstration de l’« habileté politique de l’ancienne génération » mais plutôt d’une forme d’exploitation d’une personne âgée, consistant à mettre en avant un homme de paille tout en occultant la réalité.
Les plaisanteries sur l’« abus de faiblesse d’une personne âgée » qui avaient surgi à l'époque, commencent de plus en plus à ressembler à des évaluations sans fard de la vérité brute. La santé du président n’est pas simplement une affaire personnelle, c’est une question de sécurité nationale. Et si le cancer de Biden avait été connu ou suspecté depuis des mois ou des années, alors qu’il était encore en fonction, alors la dissimulation de ce fait n’était pas seulement cynique mais profondément irresponsable.
Contrôler le narratif, trahir le public
Cette divulgation à un stade avancé n’est pas simplement une question de santé mais surtout de confiance. Le peuple américain mérite l’honnêteté de la part de ses dirigeants, surtout quand ceux-ci requièrent le vote de la population en cachant les vérités les plus substantielles. Le moment bien calculé de cette annonce, destiné à amortir le choc de la révélation imminente, fait preuve d’un extrême cynisme politique.
Le diagnostic de Biden peut créer la sympathie mais il ne doit pas susciter l’indulgence pour un mensonge. Il semble que la vérité ait été étouffée jusqu’à ce qu’elle serve à des fins stratégiques. Et c’est ce dont chaque Américain doit s’indigner, peu importe le parti qu’il soutient.
Cette histoire ne concerne pas simplement un cancer personnel. Il s’agit d’une présidence qui a probablement permis à une maladie de répandre des métastases non seulement à travers le corps de son dirigeant, mais aussi dans le tissu moral de sa gouvernance.
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