Une nouvelle pour certains, un fait bien connu pour les autres : les accusations d’ingérence russe dans l'élection américaine de 2016 se sont révélées fausses, selon les documents déclassifiés par le renseignement américain. Jacques Frantz revient sur les méthodes de l’administration Obama − une administration américaine comme une autre.
Lors d’une conférence de presse au cours de laquelle Tulsi Gabbard, directrice du renseignement national dans l’administration Trump, a annoncé la déclassification de documents qui attestent non seulement l’absence totale d’interférence de la Russie dans le processus qui a conduit à l’élection de Donald Trump en 2016, mais encore la falsification à des fins politiques de certaines informations afin d’impliquer la Russie dans la victoire du successeur de Barrack Obama à la Maison Blanche, il apparaît que la Russie n’est pour rien dans toutes les accusations formulées à son encontre. Mieux, le président Obama aurait falsifié des informations.
Certains diront, on le savait déjà. Il n’empêche que savoir est une chose, et prouver, en est une autre. Or là, ce sont des preuves que Tulsi Gabbard (ancienne démocrate ralliée à Trump) apporte. Et si tout ceci est confirmé, Obama et plusieurs membres éminents de son administration pourraient bien être accusés de tentative de coup d’état. Comprenez, de trahison ! Ce serait bien plus grave que l’affaire du Capitole survenue le 6 janvier et montée en épingle, dont la part active prise par Trump reste à démontrer.
Il n’en reste pas moins que partout en Occident, on ne cesse de nous jouer la petite musique de la Russie qui tenterait d’influencer les élections pour mettre au pouvoir des gens qui lui seraient favorables. Étonnant de la part d’un pays qui a fait, au cours du XXe siècle, de l’ingérence un élément incontournable de sa politique étrangère. Ainsi, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont pesé de tout leur poids pour faire gagner la Démocratie Chrétienne face au Parti Communiste en Italie. Plus près de nous, en 1996, l’Oncle Sam n’a pas hésité à mouiller la chemise pour faire réélire Boris Eltsine en Russie, pourtant très impopulaire après non seulement un premier mandat catastrophique sur le plan économique, mais également une santé défaillante très préjudiciable à l’exercice de ses fonctions. Eltsine ne finira d’ailleurs pas son mandat.
Par conséquent, même si la Russie interférait au profit d’un candidat dans une élection, on pourrait, si on était taquin, dire qu’elle ne fait là que rendre aux Américains la monnaie de leur pièce.
Plus près encore, en 2019, lors de l’étrange campagne présidentielle américaine qui a vu la victoire controversée de Joe Biden sur fond de pandémie, on a eu droit à un « bis repetita » de l’ingérence russe, notamment suite à l’affaire de l’ordinateur du fils de Joe Biden. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il s’est avéré que l’ordinateur était bien authentique, et que les informations qu’il contenait aussi, et que donc la Russie n’avait rien à voir dans tout cela.
Du reste, pourquoi la Russie favoriserait-elle un candidat plutôt qu’un autre ? Parce que Trump, depuis sa prise de fonction le 20 janvier dernier, n’a guère été tendre avec Moscou. Certes, il a repris langue avec le Kremlin, mais l’aide à Kiev n’a pas cessé, et la Maison Blanche a, il y a peu, lancé à la Russie un ultimatum avec de nouvelles sanctions à la clé. Donc, si Poutine avait aidé Trump, convenez avec moi qu’il aurait bien mal été payé en retour.
En outre, il ne faut jamais oublier qu’aider les Américains finit toujours mal, tant les États-Unis sont prompts à mordre la main qui les nourrit.
Attendons donc les suites qui seront données à cette affaire. À mon avis, c’est tout ou rien. Soit l’affaire se dégonfle et les Obama, Clapper Comey et Brennan continuent de couler des jours heureux, soit des poursuites sont engagées pouvant aboutir aux peines les plus sévères. Comme on dit en Russie : « поживем - увидим » − qui vivra verra.
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