Avec l’«Iron Beam», Israël entre dans l’ère du laser opérationnel
© Getty ImagesIsraël s’apprête à déployer l’«Iron Beam», premier système laser opérationnel destiné à intercepter drones et petits projectiles à très bas coût. Ce déploiement répond aux limites des défenses actuelles. Dans un contexte régional explosif, Tel Aviv veut renforcer sa supériorité technologique et sa capacité de dissuasion.
Alors que les combats persistent à plus faible intensité sur plusieurs fronts, Israël accélère la modernisation de sa défense aérienne. Dans un contexte de tensions croissantes avec le Hezbollah et d’incertitudes liées à l’Iran, Tel Aviv s’apprête à déployer, d’ici fin décembre, l’« Iron Beam », son nouvel intercepteur laser haute énergie.
Présenté comme une révolution stratégique, ce système conçu pour neutraliser drones et projectiles légers promet un coût dérisoire par tir et une capacité d’engagement quasi illimitée tant qu’il reste alimenté en électricité, marquant une rupture avec les intercepteurs traditionnels.
Une supériorité technologique
Fruit de plus de dix ans de développement secret au sein de Rafael, l’« Iron Beam » est passé par de multiples phases d’essais avant d’atteindre sa capacité opérationnelle initiale. Les versions déjà en service, comme le « Lite Beam », ont montré une efficacité partielle, notamment contre les drones, où les systèmes actuels plafonnent à 50 % d’interception.
D’où l’urgence d’introduire une technologie plus fiable face aux menaces croissantes de petits aéronefs, utilisés aussi bien par le Hezbollah que par les houthis ou les factions pro-iraniennes dans la région. Le laser ne remplacera pas le Dôme d’acier, David’s Sling ou Arrow, mais agira en première ligne pour neutraliser les menaces les moins coûteuses, préservant les munitions complexes pour les attaques plus lourdes.
Le choix du moment s’explique par une mutation stratégique accélérée. Les dernières confrontations, notamment la guerre éclair de douze jours avec l’Iran, ont révélé les limites des défenses israéliennes face à des attaques saturantes mêlant missiles et drones. Certains projectiles avaient traversé les barrières antimissiles, soulignant la nécessité d’un système capable de tirer sans rupture logistique.
Au nord, la volatilité du front avec le Hezbollah impose une réponse rapide, tandis que le gouvernement alerte désormais sur les trafics de drones armés en provenance d’Égypte. Début novembre, le ministre Israël Katz a même ordonné un durcissement immédiat des règles d’engagement, qualifiant ces trafics de menace terroriste.