Le Premier ministre irakien promet la fin des milices et un retrait américain total d’ici 2026
© Getty ImagesMohammed Chia al-Soudani veut désarmer les milices et placer toutes les armes sous contrôle de l’État. Il confirme le retrait total de la coalition américaine d’ici 2026 et renforce les liens économiques avec Washington. À l’approche des élections, il se présente en bâtisseur d’un Irak stable et souverain.
Le Premier ministre irakien Mohammed Chia al-Soudani a affirmé le 3 novembre que son gouvernement s’engageait à placer toutes les armes sous le contrôle de l’État, une étape décisive vers la souveraineté sécuritaire du pays. Mais il a souligné que cette entreprise resterait vaine tant que la coalition internationale dirigée par les États-Unis, encore présente sur le sol irakien, ne se serait pas totalement retirée.
« Il n’y a plus de Daech. Sécurité et stabilité sont là, alors donnez-moi la justification de la présence de 86 États », a-t-il déclaré dans un entretien à Reuters, rappelant qu’un retrait complet des forces étrangères est prévu pour septembre 2026.
Objectif : intégrer les milices à l'armée
Bagdad tente désormais de désarmer les milices pro-iraniennes, tout en évitant de provoquer un nouvel affrontement entre Washington et Téhéran. Les Forces de mobilisation populaire (FMP), coalition majoritairement chiite, ont été intégrées aux structures officielles, mais certaines brigades demeurent sous l’influence directe de Téhéran. Le Premier ministre insiste : « Aucune partie ne peut entraîner l’Irak dans la guerre. » Il rejette toute assimilation du cas irakien à celui du Liban, où le Hezbollah reste un acteur armé majeur.
En parallèle, le Premier ministre tente de rééquilibrer les alliances en renforçant la coopération économique avec les États-Unis. Il se félicite d’une « entrée qualitative des entreprises américaines » dans le pays : un accord massif avec General Electric pour 24 000 MW d’électricité, un projet pétrolier avec Chevron à Nassiriya, ainsi que des partenariats avec Excelerate et ExxonMobil dans le gaz et l’exportation énergétique. Ces accords visent à réduire la dépendance de l’Irak à l’Iran et à mettre fin au torchage du gaz d’ici 2027.
À l’approche des élections du 11 novembre, Mohammed Chia al-Soudani se présente comme le « bâtisseur en chef » de l’Irak, vantant la reprise de milliers de chantiers et la modernisation des infrastructures. Mais son vaste budget, le plus important de l’histoire du pays, et l’embauche d’un million de fonctionnaires suscitent des critiques : stabilité sociale achetée au prix d’une fragilité budgétaire, selon certains observateurs. Confiant, il assure viser un second mandat : « Nous voulons poursuivre sur cette voie. »