Eurovision : les membres appelés à voter sur une éventuelle exclusion d’Israël

Le concours Eurovision de la chanson est confronté à une crise inédite. Plusieurs pays, dont l’Espagne, l’Irlande et les Pays-Bas, menacent de se retirer si Israël participe à l’édition 2026. L’Union européenne de radio-télévision (UER) convoquera une assemblée générale extraordinaire en novembre pour trancher.
Depuis plusieurs semaines, le débat agite le monde de l’Eurovision : Israël doit-il être exclu en raison de la guerre à Gaza ? Des diffuseurs nationaux, comme RTÉ en Irlande, RTVE en Espagne et la télévision publique néerlandaise, ont annoncé qu’ils boycotteraient le concours si Tel Aviv était maintenu.
Face à la pression, l’UER, organisatrice du concours depuis 1956, a annoncé la tenue d’une réunion exceptionnelle en novembre. Les diffuseurs membres devront alors se prononcer par vote sur la participation d’Israël. La présidente de l’organisation, Delphine Ernotte Cunci, a reconnu qu’Eurovision « n’avait jamais connu une telle situation ».
Le concours, qui se veut apolitique, a déjà été marqué par des polémiques autour d’Israël. En 2024, la chanson de son représentant avait dû être modifiée en raison de paroles jugées comme une référence voilée au conflit. Lors de la finale à Bâle, Israël avait obtenu la deuxième place grâce au vote massif du public, après une campagne de mobilisation officielle critiquée par plusieurs pays.
Un vote décisif sur Israël
Les appels au boycott se sont multipliés ces derniers mois. RTÉ a estimé qu’une participation irlandaise serait « inconcevable » face au « lourd tribut humain » à Gaza, évoquant aussi l’assassinat ciblé de journalistes et l’absence d’accès pour la presse internationale. L’Espagne et les Pays-Bas ont exprimé des préoccupations similaires.
De son côté, KAN, le diffuseur public israélien, a défendu son droit à participer, rappelant qu’Israël est un membre historique et populaire du concours. L’Autriche, pays hôte de l’édition 2026, plaide pour éviter toute exclusion, jugeant que l’art « n’est pas le terrain approprié pour des sanctions ».
La décision qui sera prise en novembre pourrait avoir des conséquences majeures sur l’image et l’avenir de l’Eurovision, qui fêtera en 2026 ses 70 ans.