Donald Trump dénonce le scandale de l’autopen comme l’un des plus grands de l’histoire des États-Unis

Donald Trump dénonce un vaste scandale lié à l’usage de l’autopen à la Maison Blanche sous la présidence de Joe Biden. Selon lui, des centaines de documents officiels auraient été signés à l’insu de l’ancien président, notamment des grâces accordées à des proches. Une enquête judiciaire et parlementaire est désormais en cours.
Le président Donald Trump a ordonné ce 3 juin l’ouverture d’une enquête sur l’utilisation de l’autopen — un dispositif qui reproduit automatiquement une signature manuscrite — dans les derniers mois de l’administration Biden. Plusieurs sources citées par Reuters indiquent que cet appareil aurait été utilisé pour apposer la signature de Joe Biden sur des documents de grande importance, y compris des grâces présidentielles.
Les révélations concernent notamment les grâces accordées à cinq membres de la famille de Biden: ses frères James et Frank, sa sœur Valerie Biden Owens, ainsi que leurs conjoints respectifs. Son fils, Hunter Biden, condamné pour fraude fiscale et possession illégale d’arme à feu, a également bénéficié d’une grâce anticipée signée le 1er décembre 2024. En outre, 37 détenus fédéraux condamnés à mort ont vu leurs peines commuées en réclusion à perpétuité. Au total, ce sont environ 2 500 personnes qui auraient été concernées par des mesures de clémence signées dans des conditions désormais contestées.
C’est précisément ce point qui est aujourd’hui au cœur de la controverse. Donald Trump affirme qu’une partie de ces documents pourraient avoir été signés par des collaborateurs à l’aide de l’autopen, sans que Joe Biden n’ait été pleinement conscient ou directement impliqué dans chaque décision. Il évoque une possible délégation abusive, laissant entendre qu’un président affaibli ou déconnecté aurait pu être instrumentalisé. Si cette hypothèse était confirmée, certaines de ces décisions pourraient être considérées comme juridiquement invalides.
L’administration Biden accusée d’abus de pouvoir
« Ne comptant pas les élections truquées de 2020, l’autopen est le plus grand scandale politique de l’histoire américaine », a affirmé Donald Trump sur son réseau Truth Social. Le président républicain remet en cause la légitimité de ces décisions, estimant qu’elles ont été prises sans que Joe Biden en ait eu connaissance ou la capacité intellectuelle. Il affirme que plusieurs actes signés à son insu devraient être « déclarés nuls, invalides et sans effet ».
Trump accuse également l'administration Biden d’avoir facilité l’entrée illégale de migrants aux États-Unis en signant par autopen une série de documents exécutifs liés aux politiques d’immigration. Ces accusations, bien qu’encore non vérifiées, sont désormais également au cœur de l’enquête.
L'ancienne administration à la Maison Blanche n’a pas nié l’usage de l’autopen, mais pour la porte-parole de la nouvelle administration sous Trump, Karoline Leavitt, la question centrale est de savoir si Joe Biden « était conscient des signatures apposées en son nom » et « qui, précisément, les a autorisées ». Selon les informations, au moins quatre membres de l’administration Biden auraient été identifiés comme ayant utilisé l’autopen pour valider des documents exécutifs.
Parallèlement, la commission de surveillance de la Chambre des représentants, présidée par le républicain James Comer, va mener sa propre enquête. Des convocations ont été envoyées à plusieurs anciens collaborateurs de Biden, ainsi qu’à son médecin personnel, afin de déterminer si le président était en état de gouverner lors de la signature de ces actes.
Un usage légal de l’autopen, mais politiquement risqué
L’autopen n’est pas un outil nouveau : il est utilisé depuis les années 1950 par les présidents américains, notamment pour les courriers de routine. Sa légalité dans le cadre de la grâce présidentielle a été confirmée par un avis du ministère de la Justice en 2005. Toutefois, l’usage massif de cet appareil pour des actes de portée politique majeure — y compris des grâces à caractère personnel ou hautement controversé — soulève aujourd’hui des interrogations fondamentales.
Des experts juridiques, cités par le New York Post, estiment qu’il sera difficile de prouver l’absence de consentement du président Biden, à moins d’un aveu explicite. « Il faudrait une preuve directe que Joe Biden ignorait ce qu’il signait, ce qui est peu probable », explique l’ancien procureur fédéral Neama Rahmani.
Mais au-delà de la légalité formelle, c’est la légitimité politique et morale de ces décisions que conteste Donald Trump. Pour lui, la multiplication des actes signés mécaniquement par un président qu’il décrit comme « déconnecté de la réalité » constitue une manœuvre de l’appareil démocrate visant à protéger ses intérêts jusqu’à la dernière minute de son mandat.
L’enquête désormais ouverte pourrait non seulement fragiliser encore plus l’image de Joe Biden, mais également remettre en cause une partie des décisions prises sous sa présidence.