Turquie : des affrontements éclatent entre police et manifestants lors d’une cinquième nuit de protestations à Istanbul

Turquie : des affrontements éclatent entre police et manifestants lors d’une cinquième nuit de protestations à Istanbul© Chris McGrath Source: Gettyimages.ru
La police anti-émeute face à des manifestants à Istanbul
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Des manifestations de grande ampleur se sont poursuivies pour la cinquième nuit consécutive, malgré l'interdiction des rassemblements à Istanbul, la plus grande ville de Turquie. Si la plupart des rassemblements ont été pacifiques, certains ont dégénéré en affrontements contre les forces de l’ordre.

Les manifestations se faiblissent pas depuis l'arrestation du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, requise par le parquet d’Istanbul dans la journée du 23 mars. Principale figure d’opposition du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), il est accusé de «création et gestion d'une organisation criminelle, acceptation de pots-de-vin, extorsion, enregistrement illégal de données personnelles et truquage d'un appel d'offres».

Selon les médias locaux, le maire stambouliote a été placé en détention provisoire dans la prison de Silivri, l’un des plus vastes complexes pénitentiaires d’Europe, situé en périphérie d’Istanbul, dans l’attente de son procès.

D'après des sources de presse, Imamoglu fait partie des plus de 100 personnes arrêtées dans le cadre d’une enquête sur une affaire de corruption le 19 mars dernier. La liste des interpellés inclut d'autres hommes politiques, des journalistes et des hommes d'affaires. Le maire a nié tout acte répréhensible et a imputé les poursuites à son encontre à des considérations politiques.

Imamoglu s'était présenté à la vice-présidence pour l'élection présidentielle de 2023 et est considéré comme le principal candidat du Parti républicain du peuple (CHP) pour l’élection présidentielle de 2028.

La police anti-émeute disperse des manifestants à Istanbul

À Istanbul, tentant de disperser la foule, la police a roué de coups dans la soirée du 23 mars plusieurs manifestants descendus dans la rue pour soutenir le maire arrêté, Ekrem Imamoglu.

Des policiers en tenue anti-émeute ont plaqué et jeté des manifestants au sol devant l'hôtel de ville. Certains agents des forces de l’ordre ont été filmés alors qu’ils donnaient des coups de pied et de matraque aux manifestants.

Dans un message publié dimanche sur X, le ministre de l'Intérieur, Ali Yerlikaya, a écrit que des policiers avaient été agressés dans la rue et a prévenu : «Nous ne tolérerons jamais le vandalisme ni les menaces contre la paix et la sécurité de notre nation».

De son côté, le chef du CHP, Ozgur Ozel, a nié tout appel à la violence de la part de son parti et a répondu à la publication du ministre de l’Intérieur : «Vous respecterez la réaction démocratique, qui est un droit constitutionnel de la nation. Tout ordre donné contre elle sera illégal».

Un «vote de solidarité» avec Imamoglu lors de la primaire présidentielle du Parti républicain du peuple

L’arrestation officielle du maire d’Istanbul a eu lieu alors que plus de 1,6 million de membres du CHP (parti d’opposition) avaient entamé une primaire présidentielle pour soutenir leur unique candidat Imamoglu.

Le parti a installé des urnes symboliques dans tout le pays pour permettre aux citoyens qui ne sont pas membres du parti d'exprimer leur soutien au maire dans un «vote de solidarité» dans la matinée du 23 mars.

Dans une publication sur X, l'épouse d'Imamoglu a partagé des photos d'elle en train de voter, exhortant les Turcs à donner leurs voix à «la démocratie, la justice et l'avenir».

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