Slovaquie : Fico prêt à bloquer les sanctions de l’UE contre la Russie

Robert Fico, Premier ministre slovaque, a affirmé que la Slovaquie refuserait toute sanction européenne risquant de nuire aux efforts de paix en Ukraine. Il a aussi critiqué l’attitude de l’UE face au conflit et exclu toute participation militaire slovaque.
Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a averti que son pays pourrait opposer son veto aux nouvelles sanctions européennes contre la Russie si celles-ci nuisaient aux négociations de paix en Ukraine.
«Nous ne pouvons pas insister fanatiquement sur les sanctions quoi qu’il en coûte. Il se peut qu’un moment arrive et que nous disions que nous ne sommes pas d’accord, ou que cela va à l’encontre des mesures pacifiques qui sont prises en ce moment. Si nous considérons la tentative d’adopter de nouvelles sanctions comme quelque chose qui pourrait briser le processus de paix, nous serons prêts à opposer notre veto», a déclaré Robert Fico, cité par Noviny.sk.
Le chef du gouvernement slovaque a également suggéré que la liste des sanctions de l’UE, qui vise actuellement plus de 2 400 personnes et entités, pourrait être réduite dans les semaines ou mois à venir. Selon lui, il est «très dangereux» que l’Union européenne demeure «le seul acteur qui veut la guerre». Il a toutefois reconnu qu’il ne pouvait pas empêcher d’autres pays membres de continuer leurs livraisons d’armes à l’Ukraine.
En parallèle, Robert Fico a réaffirmé son opposition à la participation de soldats slovaques à une éventuelle mission de maintien de la paix. À ses yeux, ces forces devraient uniquement être constituées de militaires provenant d’États ne partageant pas de frontière avec la Russie ou l’Ukraine.
Il a aussi souligné que les approches européennes sur l’Ukraine restaient divergentes. Selon lui, son gouvernement, dès sa formation, a systématiquement refusé de fournir une aide militaire gratuite à Kiev ou de financer les dépenses militaires ukrainiennes.
Le Premier ministre slovaque a rappelé que la Slovaquie avait constamment défendu, lors des discussions au Conseil européen, la liberté pour chaque État membre de décider s’il souhaite ou non livrer des armes à l’Ukraine. Cette disposition a d’ailleurs été incluse dans les conclusions adoptées par le Conseil de l’UE. «Il est vrai qu’il y a des pays de l’UE qui fournissent une aide militaire gratuite massive à l’Ukraine et des pays comme la Slovaquie qui refusent de faire des dons d’armes à l’Ukraine», a-t-il remarqué.