Les affrontements armés en Syrie ont fait plus de 1 000 morts, dont une majorité de civils alaouites

Plus de 745 civils ont été tués lors des affrontements armés entre les groupes pro-Assad et les nouvelles autorités syriennes. La minorité alaouite vivant sur la côte méditerranéenne a subi de nombreuses exactions.
Plus de 1 000 personnes ont été tuées en deux jours lors d'affrontements entre hommes armés et forces de sécurité liées aux nouveaux dirigeants islamistes syriens d'une part, et combattants de la secte alaouite de Bachar el-Assad d'autre part, dans la région côtière du pays, a rapporté dans la soirée du 8 mars l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Parmi les victimes figurent 745 civils, 125 membres des forces de sécurité syriennes et 148 combattants fidèles à Assad, selon l'ONG. L'OSDH pointe des «exécutions sur des bases confessionnelles ou régionales».
Des djihadistes frondeurs
Rami Abdulrahman, directeur de l'Observatoire, a déclaré que les massacres généralisés à Jableh, Baniyas et dans les zones environnantes du fief alaouite constituaient «les pires violences depuis des années dans un conflit civil vieux de 13 ans». Parmi les victimes figurent des femmes et des enfants de la minorité alaouite, a-t-il précisé.
Les nouvelles autorités ont lancé le 6 mars une répression contre ce qu'elles qualifient d'insurrection naissante, après des embuscades meurtrières menées par des hommes armés liés à l'ancien gouvernement d'Assad.
«Plusieurs dizaines de membres des forces de sécurité ont été tués dans de violents affrontements avec des hommes armés», a déclaré un responsable syrien de la sécurité.
«Toutes les routes menant à la côte ont été bloquées pour mettre fin aux violations et aider au retour du calme, avec des forces de sécurité déployées dans les rues des villes côtières», a indiqué aux médias d'État une source du ministère de la Défense.
Ces derniers jours, plusieurs extrémistes ont participé aux massacres visant la communauté alaouite. La plupart d’entre eux appartiennent à des milices étrangères. Leur objectif est d’empêcher la transition voulue par le président, dont la vision est en totale opposition avec leurs aspirations djihadistes. Ahmed al-Chareh a assuré que les responsables de crimes de guerre seraient arrêtés et jugés. Sa crédibilité dépendra de sa capacité à tenir cet engagement. S’il échoue à purger ses rangs et à stabiliser la situation, l’unification d’une Syrie toujours fragmentée en bastions armés deviendra encore plus ardue, risquant d’ancrer durablement le pays dans le chaos.