Israël envisage d'autoriser des pèlerinages de juifs ultra-orthodoxes dans le sud du Liban

L'armée israélienne s'apprête à donner l'autorisation à des juifs ultra-orthodoxes de se rendre au tombeau du rabbin babylonien Rav Achi, situé en territoire libanais. Plusieurs Israéliens ont déjà franchi illégalement la frontière pour se rendre sur ce lieu de pèlerinage.
L'armée israélienne s'apprête à accorder à des juifs ultra-orthodoxes un accès exceptionnel à un site considéré comme la tombe du rabbin babylonien Rav Achi, situé à proximité de Manara, localité à la frontière entre Israël et le Liban. L’information a été rapportée le 6 mars par le média israélien i24News.
D’après The Times of Israel, ce site se trouve exactement sur la Ligne bleue, au sein d’une zone militarisée sous haute surveillance, prise en étau entre un poste de l'armée israélienne et une base de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Il fait face au village libanais de Houla, dans le caza de Marjeyoun.
Selon i24News, l'armée israélienne prévoit de permettre à 250 fidèles ultra-orthodoxes de s’y rendre, uniquement de nuit et sous escorte militaire. Cette autorisation, présentée comme exceptionnelle, coïncide avec le 7 mars, une date significative dans la tradition juive marquant à la fois la naissance et la mort du prophète Moïse, une période où de nombreux lieux saints sont visités par la communauté ultra-orthodoxe.
«Le Liban est à nous»
Interrogée par L'Orient-Le Jour, une porte-parole de la Finul a rappelé que «tout franchissement non autorisé de la Ligne bleue constitue une violation de la résolution 1701». Elle a ajouté que «la Finul exhorte tous les acteurs à éviter toute action susceptible de perturber la stabilité actuelle, qui reste fragile», avant de réitérer l’appel des Nations unies demandant à Israël de se retirer de toutes les zones du territoire libanais et de faciliter le déploiement de l’armée libanaise dans le Sud du pays.
Ce n’est pas la première fois que de tels incidents se produisent. En février, quatre Israéliens ultra-orthodoxes avaient été interpellés par l’armée israélienne après avoir traversé illégalement la frontière libanaise pour atteindre la tombe de Rav Achi. Selon les rapports, ces individus auraient jeté des pierres sur les soldats israéliens venus les arrêter.
Toujours en février, au moins 20 autres Israéliens ultra-orthodoxes avaient franchi la frontière illégalement avant d’être arrêtés, d’après Yedioth Ahronoth.
Le 5 décembre, un incident encore plus marquant s’était produit lorsque plusieurs familles du «Mouvement des colons du Liban-Sud» s’étaient rendues à la frontière et avaient traversé la Ligne bleue sur plusieurs mètres. Des images partagées par le compte X «Trusted Sources» montraient des colons installant des tentes à Maroun el-Ras, dans le caza de Bint Jbeil, au Liban-Sud. Certains arboraient des drapeaux portant l’inscription provocatrice : «Le Liban est à nous».