Israël impose une nouvelle réalité territoriale au Liban et en Syrie

L'Etat hébreu continue de maintenir des forces armées en Syrie et au Liban, imposant de fait une nouvelle réalité géopolitique sur le terrain. Au pays du Cèdre, Tsahal envisage une zone tampon de 1 à 2 kilomètres le long de la frontière, et au sud du territoire syrien Israël aide militairement et financièrement la communauté druze.
Rien n'arrête plus l'armée israélienne. Après le cessez-le-feu obtenu à son avantage sur le Hezbollah, les troupes de Tsahal n'ont pas quitté l'intégralité du territoire libanais comme le prévoyait l'accord. Par ailleurs, elles sont entrées dans le sud de la Syrie, grapillant des zones dans le Golan et se posant en garant de la sécurité de la communauté druze syrienne.
D'après l'État hébreu, sa présence demeure justifiée par le non-respect par le Liban de l’accord de cessez-le-feu ainsi que par l’absence d’un déploiement complet de l’armée libanaise sur l’ensemble des territoires du sud du pays, notamment dans les zones contrôlées par le Hezbollah.
Israël arme et finance la communauté druze syrienne
Parallèlement, Israël poursuit sa campagne d’assassinats ciblés, la dernière tentative en date ayant visé, le 4 mars, un cadre de la force el-Radwane dans la localité de Rechknanay, près de Tyr. À travers cette stratégie, l’État hébreu cherche à prouver que les cadres et les combattants du Hezbollah circulent toujours dans le Sud-Liban, utilisant cet argument comme justification au maintien de ses forces.
Tel-Aviv a également écarté toute présence de la Force intérimaire des Nations unies (Finul), y compris du contingent français, et insiste pour conserver un contrôle exclusif des positions stratégiques qu'elle occupe avec ses propres troupes.
D’après des sources locales, l’armée israélienne, qui étend progressivement son déploiement aux axes clés reliant les cinq points sous occupation, chercherait à instaurer une zone tampon dans le Sud-Liban, dont la profondeur varierait entre un et deux kilomètres.
Tel-Aviv mène en Syrie une politique similaire de grignotage territorial, notamment à travers des incursions répétées et une progression lente mais continue dans le Sud. Israël affiche une volonté de «protéger les minorités» en Syrie, notamment les druzes, leur proposant divers avantages dans le but de s'infiltrer dans leur milieu. Les Israéliens coordonnent ainsi avec le «Conseil militaire» de Soueida, auquel ils auraient fourni armes et financements.