Crise politique en Allemagne : le président Steinmeier dissout le Bundestag et fixe les élections au 23 février
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Le président allemand a annoncé ce 27 décembre la dissolution du parlement et a fixé les législatives anticipées au 23 février. Selon les sondages, l'opposition conservatrice part grande favorite de ce scrutin.
En Allemagne, le président Frank-Walter Steinmeier a annoncé ce 27 décembre la dissolution du Bundestag (le Parlement allemand) et officiellement fixé les élections législatives anticipées au 23 février ; une décision attendue après l'implosion de la coalition gouvernementale du chancelier Olaf Scholz.
Lors d'une session extraordinaire le 16 décembre, le Bundestag avait refusé d’accorder la confiance au gouvernement de Scholz, 394 députés votant alors en faveur de la dissolution du Parlement et de l'organisation de nouvelles élections. Scholz avait demandé ce vote à la suite d’un conflit budgétaire et du limogeage du ministre des Finances.
L’annonce de ces prochaines législatives, anticipées de sept mois par rapport à la date initialement prévue (septembre 2025), s’inscrit dans le contexte d’une grave crise politique que traverse l’Allemagne, au même titre que sa voisine et partenaire de l’UE et de l’OTAN, la France, secouée depuis l'été dernier par l'absence de majorité parlementaire.
La CDU de Friedrich Merz en tête des sondages
Selon des sondages relayés par la presse allemande en début de mois, l'opposition conservatrice menée par l’Union chrétienne-démocrate (CDU) part grande favorite du prochain scrutin avec 32% des intentions de vote, devant les nationaliste d'Alternative pour l’Allemagne (AfD), en deuxième position avec 18%, tandis que le parti social-démocrate SPD d'Olaf Scholz n'arrive que troisième, avec seulement 16%.
En septembre, la CDU a désigné Friedrich Merz candidat du parti au poste de chancelier, la plus haute fonction du pouvoir exécutif en Allemagne. L’ancienne leader du CDU, Angela Merkel, a occupé ce poste de novembre 2005 à décembre 2021, durant quatre législatures.
Le 9 décembre, dans une interview au quotidien Bild, Friedrich Merz a déclaré que Berlin pourrait fournir à l'Ukraine des missiles de croisière Taurus, en coordination avec les États-Unis et les Européens, si son parti remportait les prochaines législatives.
«Moyens justes et transparents»
Olaf Scholz s'est opposé à de multiples reprises à la livraison des missiles de croisière Taurus à Kiev. Il a justifié cette position par la crainte d'une escalade «qui conduirait à une guerre entre la Russie et l'OTAN».
L'AfD prône, pour sa part, la sortie de l’UE et de la zone euro, tout en appelant à la reprise des échanges commerciaux avec la Russie, selon son programme électoral adopté fin novembre.
«La haine et la violence ne doivent pas avoir leur place dans cette campagne électorale», a déclaré le président Steinmeier dans son allocution de ce 27 décembre, tout en disant espérer qu’elle «sera menée avec des moyens justes et transparents».
En Allemagne, le président du pays assume une charge essentiellement honorifique, mais garante des institutions du pays.
