Al-Joulani ne permettra pas d'attaque sur l'État hébreu depuis la Syrie
Le nouveau maître de Damas a tenu à clarifier sa position à l'égard de l'État hébreu. La Syrie ne servira pas de rampe de lancement à des attaques contre Israël, mais exhorte celui-ci à cesser ses raids et son occupation du territoire syrien.
Le nouveau dirigeant syrien a précisé sa position à l'égard de l'État hébreu. Dans une interview exclusive au média Times, Abou Mohammed al-Joulani a donné des détails sur sa politique extérieure.
Il a déclaré qu'il ne permettrait pas que le pays soit utilisé comme rampe de lancement pour des attaques contre Israël ou tout autre État. Un message à peine voilé à la stratégie iranienne en Syrie. Al-Joulani, de son vrai nom Ahmed al-Chareh, a également insisté sur l'importance de la levée des sanctions pour permettre à l'économie syrienne de s'ouvrir.
Joulani ne veut pas la guerre avec Israël
Au sujet de son rapport avec Israël, le nouveau maître de Damas a toutefois averti l'État hébreu que celui-ci devait mettre fin à ses frappes aériennes en Syrie et se retirer du territoire qu'il a conquis après la fuite de Bachar el-Assad. Profitant du chaos sécuritaire dans le pays, l'aviation israélienne a multiplié les raids contre les infrastructures militaires de l'ancienne armée arabe syrienne aux quatre coins du pays.
«La justification d'Israël était la présence du Hezbollah et des milices iraniennes, donc cette justification n'est plus valable», a-t-il prévenu. Israël, qui avait pris le contrôle d'une zone tampon après la chute d'Assad la semaine dernière, devrait se retirer, a-t-il insisté.
Sur la question du Golan occupé, il a déclaré: «Nous sommes attachés à l’accord de 1974 et nous sommes prêts à renvoyer les observateurs de l’ONU». Il fait ici référence à l’accord de désengagement, négocié sous les auspices des Nations unies et patronné par le secrétaire d’État américain Henry Kissinger. Signé le 31 mai 1974 sous le mandat de l’ancien président syrien Hafez el-Assad, il visait à mettre fin aux hostilités entre Israël et la Syrie et à établir des lignes de séparation claires sur les hauteurs du Golan.
«Nous ne voulons aucun conflit, que ce soit avec Israël ou avec qui que ce soit d’autre, et nous ne permettrons pas que la Syrie soit utilisée comme base de lancement d’attaques. Le peuple syrien a besoin d’une pause, les frappes doivent cesser et Israël doit revenir à ses positions antérieures», a-t-il lancé.