L'Occident ne laissera rien de l'Ukraine, prévient la diplomatie russe
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a critiqué l'Occident pour ses livraisons d'armes à l'Ukraine, prédisant la destruction du pays si l’abaissement de l’âge de la mobilisation continue. C'est ainsi qu'elle a réagi aux propos du ministre norvégien des Affaires étrangères, qui a appelé à assurer la victoire de l'Ukraine.
L’Occident ne laissera rien de l’Ukraine si elle continue de réduire l’âge de mobilisation de ses citoyens et d’accepter des livraisons d’armes, a écrit Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, sur sa chaîne Telegram. Elle a évoqué les propos du ministre norvégien des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, qui avait appelé à garantir la victoire de l’Ukraine après l’intervention du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors de la réunion du Conseil ministériel de l’OSCE à Malte les 5 et 6 décembre. Espen Barth Eide a accusé la Russie de «violer les principes de l’Acte final d’Helsinki et la Charte des Nations unies».
Maria Zakharova a adressé une question au gouvernement norvégien à propos de ce sujet-là : «Où étaient les accords d’Helsinki lorsque les États-Unis et d’autres membres de l’OTAN ont bombardé la Yougoslavie et orchestré le coup d’État en Ukraine en 2014 ? La réponse au choix:
A. On a oublié.
B. On ne sait pas.
B. Au même endroit où se trouve la Charte des Nations unies : dans l’oubli».
Pour rappel, l’Acte final d’Helsinki, signé le 1er août 1975, est un document-clé de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe. Il énonce des principes que les États doivent respecter dans leurs relations mutuelles et avec leurs citoyens : respect de la souveraineté, intégrité territoriale, inviolabilité des frontières, non-ingérence dans les affaires intérieures, respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, entre autres.
Maria Zakharova a également indiqué : «En ce qui concerne la "victoire de l’Ukraine", il vaut mieux que les Occidentaux expriment leur préoccupation pour ce qui reste de cet État en utilisant le mot «sauvetage», pour lequel il est nécessaire de cesser de fournir des armes au régime de Kiev et d’empêcher l’abaissement de l’âge de la mobilisation des Ukrainiens. Sinon, l’Occident ne laissera rien de l’Ukraine et de ses citoyens. Mais peut-être que c’est le résultat dont l’OTAN a besoin».
Le Conseil ministériel de l’OSCE s’est tenu à Malte les 5 et 6 décembre. L’ambassade de Malte a affirmé que la décision d’organiser cette réunion sur l’île «concernait tous les membres [de l’organisation], y compris la Fédération de Russie».
La visite de travail de Sergueï Lavrov à Malte a marqué sa première visite dans un pays de l’UE depuis le début de l’opération spéciale en Ukraine. Cependant, juste avant le départ de la délégation russe de Moscou, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé que Malte avait annulé le visa de Maria Zakharova, invoquant des «circonstances indépendantes de leur volonté». La diplomate russe a dénoncé un manque de coopération et d’interaction au sein de l’OSCE, affirmant que les principes avaient été remplacés par l’absence de principes.
Le 5 décembre, le parlement ukrainien a voté en première lecture en faveur du projet de loi sur la mobilisation militaire des femmes. Ce projet contient une disposition selon laquelle les femmes qui ont suivi une formation militaire de base sont automatiquement enregistrées auprès de l'armée et peuvent être mobilisées même si elles ne sont pas médecins.