La biodiversité libanaise plus que jamais en danger en raison des bombardements et des incendies
Les bombardements israéliens et l'utilisation méthodique du phosphore blanc ont entraîné d'innombrables incendies, la dégradation des sols, la destruction d'hectares de forêts et de cultures d'oliviers. La faune souffre également, les chiens et les chats cherchent refuge chez les habitants.
Villages rasés, tapis de bombes, incendies de forêts, destruction systématique des cultures agricoles: outre la crise humanitaire que subit de plein fouet le Liban en raison des frappes israéliennes, la faune et la flore libanaise sont en danger.
Un autre drame se joue en silence: les bombardements israéliens et les incendies qu’ils provoquent menacent les espèces animales et végétales et détruisent ou polluent toujours plus de milieux naturels, à moyen et long terme.
A ce jour, quelque 2 000 hectares de terrains ont été brûlés, dont 1 223 hectares de forêts. «Le degré de gravité des atteintes sur ces terrains varie, allant d’une destruction à 100 % à une destruction moins totale», a indiqué Chadi Abdallah directeur du Centre national sur les risques et la détection précoce du Conseil national de la recherche scientifique (CNRS).
Les chats et les chiens tentent de trouver un refuge
Depuis le 8 octobre, il est fait état de l'utilisation régulière de bombes au phosphore blanc, mais aussi de la présence d’autres substances non moins dangereuses, libérées dans l’atmosphère par les bombardements, notamment de métaux lourds qui viennent polluer l’eau, l’air et le sol.
Les munitions au phosphore blanc ne sont pas interdites en tant qu’arme chimique. Toutefois, en raison de leur capacité à causer des brûlures graves et à déclencher des incendies, les conventions internationales interdisent leur utilisation contre des cibles militaires situées parmi des civils.
En raison des bombardements, les métaux lourds sont désormais très présents dans les milieux naturels, notamment le cadmium, le baryum, l'arsenic, le cobalt, le chrome, le cuivre, le nickel, le plomb ou encore le zinc. Ces substances viennent altérer la composition du sol et risquent d'avoir de graves répercussions sur la flore. Les incendies provoqués par les raids incessants de l'aviation israélienne ont entraîné la destruction d'importantes superficies de plantations d'oliviers.
Les animaux subissent le même sort. Chez les reptiles et les rongeurs, qui sont moins mobiles, de nombreuses pertes ont été recensées. Quant aux chats et aux chiens, un grand nombre a fui les zones de bombardements, et des Libanais ont créé des refuges de fortune pour les abriter et les nourrir.