Macron lance le chantier du nouveau porte-avions français

Dimanche 21 décembre, Emmanuel Macron a officiellement donné le coup d’envoi à la construction du futur porte-avions destiné à remplacer le Charles de Gaulle. Ce navire à propulsion nucléaire, prévu pour entrer en service en 2038, est appelé à être «l’illustration de la puissance» que le chef d’État français appelle de ses vœux.

En visite à Abou Dhabi pour le Noël des troupes françaises, le chef de l’État a confirmé le lancement de la construction d'un nouveau porte-avions. Une décision alignée sur les lois de programmation militaire. Le 21 décembre il a souligné la nécessité d’une France forte face aux menaces internationales, en dépit des contraintes budgétaires actuelles.

Un projet géant de souveraineté maritime dans un contexte tendu

Le président Emmanuel Macron, s’adressant aux soldats sur une base militaire aux Émirats arabes unis, a déclaré : « À l’heure des prédateurs, nous devons être forts pour être craints. J’ai décidé de doter la France d’un nouveau porte-avions ».

Cette annonce, faite lors d’une cérémonie symbolique, marque le lancement officiel d’un chantier estimé à entre 6 et 8 milliards d’euros, impliquant 800 fournisseurs, dont 80 % de PME. Le chef de l’État se fait « le garant de cet engagement » et prévoit une visite sur le site des Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire en février 2026, un peu plus d’un an avant l’élection présidentielle qui signera la fin de son second mandat.

Ce nouveau porte-avions, bien plus imposant que son prédécesseur, mesurera environ 310 mètres de long pour un déplacement de près de 80 000 tonnes, contre 261 mètres et 42 000 tonnes pour le Charles de Gaulle. Il accueillera un équipage de 2 000 marins et pourra embarquer jusqu’à 30 avions de combat, y compris des Rafale Marine, le futur SCAF et des drones.

Doté de catapultes électromagnétiques (EMALS), il représentera une avancée technologique significative, garantissant une plus grande précision et efficacité dans les opérations aéronavales.

L’annonce intervient dans un contexte de tensions géopolitiques et de déclarations alarmistes, notamment celles du chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, qui a évoqué un possible « choc dans trois, quatre ans » avec la Russie.

Le projet vise à assurer une permanence à la mer, alors que l’actuel porte-avions n’est disponible que 65 % du temps. Une étude en 2029 évaluera si le Charles de Gaulle peut être prolongé au-delà de 2038, en fonction de l’état de ses chaufferies nucléaires.

En plein public sur les priorités budgétaires, Emmanuel Macron confirme son intension d’investir dans la défense après ses annonces très critiquées sur le service militaire.

Par ailleurs, et malgré l’impasse financière du gouvernement, ce lancement renforce le partenariat stratégique avec les Émirats, clients majeurs de l’industrie française de défense.