France : Sarah Knafo dévoile un «contre-budget» avec 80 milliards d’économies

La députée européenne Sarah Knafo a présenté sur X un contre-budget au moment de l’examen du projet de loi de finances 2026 en France, rejetant les plans du gouvernement et appelant à une réduction massive des dépenses publiques. Elle propose notamment une baisse de 20 milliards d’euros des prélèvements et 80 milliards d’économies sur les dépenses.
Alors que la commission des Finances de l’Assemblée nationale entame, le 20 octobre, l’examen du budget de l’État, la députée européenne Sarah Knafo a publié sur le réseau social X son propre « contre-budget », en deux volets.
D’un côté, elle identifie les mesures du projet gouvernemental qu’elle juge à rejeter : elle accuse le budget proposé par le gouvernement Lecornu d’entraîner une augmentation de 40 milliards d’euros des prélèvements obligatoires et une hausse de 29 milliards d’euros des dépenses publiques.
De l’autre, elle présente des mesures d’urgence pour redresser la trajectoire financière du pays. Elle évalue à 20 milliards d’euros la baisse possible des prélèvements obligatoires, et à 80 milliards d’euros la réduction des dépenses publiques.
Moins dépenser, moins taxer
Ces propositions s’inscrivent dans sa maxime phare, « dépenser moins pour taxer moins ». Pour Sarah Knafo, il ne s’agit pas de « regarder passivement la gauche inventer de nouveaux impôts et de nouvelles dépenses », mais, au contraire, de saisir « l’occasion unique pour la droite de se coordonner sur ces mesures de bon sens ».
Ancienne magistrate à la Cour des comptes, elle prône une philosophie économique selon laquelle « la seule jamais appliquée depuis 40 ans » consisterait à réduire la dépense pour alléger la fiscalité.
Le principe directeur de son plan : proposer des mesures qui « ne prennent pas un centime aux Français ou aux entreprises, ne réduisent pas le niveau de service public, sont directement applicables mais pas partisanes ».
Beaucoup de suppressions
Parmi les mesures qu’elle souhaite voir rejetées, figurent la taxe exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises (estimée à 4 milliards d’euros), l’augmentation de l’impôt sur le revenu et la contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), chiffrée à 1,5 milliard, ou encore l’élévation de la contribution de la France à l’Union européenne (5,8 milliards).
Sur les « mesures d’urgence », elle propose notamment la suppression totale des droits de succession (soit environ 16 milliards d’euros) et l’énumération de 17 mesures de coupes représentant en tout 80 milliards : parmi elles, la réservation des prestations sociales non contributives aux seuls Français (15 à 20 milliards), la suppression de l’aide publique au développement (14,8 milliards), la suppression ou la privatisation d’agences publiques (8 à 12 milliards) ou encore la fin du soutien aux politiques de la ville (7,9 milliards) et à l’audiovisuel public (3,9 milliards). Elle propose aussi de supprimer l’aide médicale d’État (AME) et les subventions aux syndicats.
Ce contre-budget s’inscrit dans la continuité de ses précédentes propositions budgétaires (déjà chiffrées à 63 milliards d’euros d’économies) et vise à offrir « un mode d’emploi clé en main » aux parlementaires français. Bien qu’elle ne siège pas à l’Assemblée nationale mais au Parlement européen, Sarah Knafo invite les députés à s’emparer immédiatement de sa feuille de route.