AME : Sébastien Lecornu à l’heure d’un premier choix symbolique

AME : Sébastien Lecornu à l’heure d’un premier choix symbolique© Compte X @SebLecornu
Sébastien Lecornu évoquant l’accès aux soins le 13 septembre à Mâcon, en Saône-et-Loire
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Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, reçoit mardi le 23 septembre les auteurs d’un rapport sur l’Aide médicale d’État (AME), un dispositif de santé pour les sans-papiers. Entre pressions de la droite et de la gauche, il doit trancher dans un débat passionné, alors que des décrets restrictifs sont dans les tuyaux.

Sébastien Lecornu, installé à Matignon depuis deux semaines, aborde mardi 23 septembre un dossier piégé : l’Aide médicale d’État (AME). Lancée en 1999, elle assure une prise en charge totale des soins aux étrangers irréguliers aux revenus inférieurs à 8 000 euros annuels. En 2024, son coût atteint 1,2 milliard d’euros, soit 0,5 % des dépenses de santé de la Sécurité sociale un chiffre explosif politiquement dans un contexte de disette budgétaire.

Un débat sous haute tension

À 15 heures, Sébastien Lecornu recevra Claude Evin, ex-ministre PS de la Santé, et Patrick Stefanini, haut fonctionnaire LR. Leur rapport de décembre 2023, remis à Elisabeth Borne, juge l’AME « globalement maîtrisée », sans « fraudes structurelles ». Il en vante les vertus pour la santé publique : soins préventifs évitant urgences et épidémies coûteuses. Mais il propose des ajustements : exclusion des expulsables pour ordre public, intégration des ressources familiales, et limitation des soins non urgents automatiques.

Cette réunion, selon Matignon, vise à « dépassionner » le débat via une expertise technique, sans anticiper de choix. Le contexte est brûlant. Avant sa chute le 8 septembre, François Bayrou avait préparé des décrets restrictifs, calqués sur le rapport : suppression de la balnéothérapie, accord préalable pour masso-kinésithérapie, lunettes, prothèses dentaires ou transports non urgents après neuf mois en France, et durcissement des plafonds de ressources.

La droite et le RN exigent plus : réduction drastique des soins ou suppression totale, l’AME étant accusée d’attirer les clandestins. Sébastien Chenu a ainsi affirmé le 23 septembre qu’il n’attendait pas du « bricolage » sur ces sujets et que dans le cas contraire le parti voterait la motion de censure.

Une partie du milieu médical affirme de son côté que, sans AME, les hôpitaux seront engorgés et les risques sanitaires exploseront. C'est notamment l'opinion de Médecins du Monde.

Sébastien Lecornu a sondé les socialistes : « L’AME ne peut rester inchangée », a-t-il lancé, plaidant pour une contribution des bénéficiaires. Patrick Kanner, chef des sénateurs PS, a bondi : « Restreindre les soins aux étrangers ? Censure assurée ! » La gauche, avec l’aile sociale macroniste, bouillonne, comme lors des annonces de Bayrou ou Barnier et c’est la ministre Agnès Pannier-Runacher qui avait déclaré le 18 juillet : « La course à l'échalote avec le RN ça suffit. Le fait de toujours taper sur les étrangers ça suffit. L'AME est nécessaire, on ne va pas laisser crever les étrangers devant nos hôpitaux ».

Pour le budget 2026, Sébastien Lecornu est pris entre deux feux. Il peut publier les décrets et apaiser la droite, mais risque la censure et l’implosion de la coalition. Le statu quo, lui, protège la santé publique, mais alourdit les comptes.

Ancien ministre des Armées, habitué aux arbitrages tendus, il pourrait opter pour une réforme modérée : AME allégée, avec contrôles renforcés, sans suppression. La technique triomphera-t-elle de la polarisation ?

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