François Bayrou échappe à une nouvelle motion de censure socialiste

Mardi 1er juillet, l'Assemblée nationale a rejeté la motion de censure socialiste visant François Bayrou, qui n'a recueilli que 189 voix sur les 289 nécessaires. Soutenue par la gauche, mais boudée par le RN et l’UDR, cette tentative, motivée par l’échec du conclave sur les retraites, n’a pas renversé le gouvernement.
François Bayrou reste à Matignon. Ce mardi 1er juillet, l'Assemblée nationale a repoussé la huitième motion de censure visant le Premier ministre, portée par les socialistes après l’échec du conclave sur les retraites.
❌🏛️ La motion de censure présentée par les députés @socialistesAN contre le gouvernement @bayrou n'a pas été adoptée par l'Assemblée nationale, n'obtenant que 189 voix sur les 289 voix qui auraient été nécessaires à son adoption.#DirectANpic.twitter.com/xF30OQnxpm
— LCP (@LCP) July 1, 2025
Avec seulement 189 voix recueillies sur les 289 requises, le texte, soutenu par la gauche (PS, LFI, PCF, Écologistes), n’a pas convaincu les oppositions de droite.
Bayrou sauvé par sa droite
Le Rassemblement national (RN) et l’Union des droites pour la République (UDR) d’Éric Ciotti ont refusé de voter, estimant, comme l’a déclaré Marine Le Pen, que « censurer aujourd’hui n’apporte rien aux Français ».
Au Rassemblement national, nous votons une motion de censure lorsque nous voulons protéger les Français de mesures toxiques qui pourraient être prises.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) July 1, 2025
Censurer aujourd'hui n'apporterait rien aux Français. Nous serons attentifs à la destinée de la programmation pluriannuelle de… pic.twitter.com/lFya0BES75
Les socialistes, emmenés par Estelle Mercier, ont accusé François Bayrou de « trahir » ses engagements en ne déposant pas un texte de loi pour débattre de l’âge légal de départ à la retraite, fixé à 64 ans depuis 2023. « Vous avez saboté le conclave et fragilisé la démocratie sociale », a lancé Mercier, qualifiant le Premier ministre de « Ravaillac » des promesses non tenues. Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, a dénoncé une « trahison » et appelé à une confrontation frontale, rejoignant ainsi les autres forces de gauche, unies dans leur « irrépressible envie » de renverser le gouvernement. L’élu socialiste, dont la motion dépendait du bon vouloir du RN, a déploré le vote du parti de Marine Le Pen.
Toute la gauche au rendez-vous pour censurer un gouvernement qui s’est parjuré sur les retraites.
— Olivier Faure (@faureolivier) July 1, 2025
Et pour tous les électeurs du RN, ce vote servira de révélateur. Le Pen-Bardella sont sur le terrain social, économique, fiscal, la prolongation de Macron-Bayrou. #CensureBayroupic.twitter.com/NZkfIzXeA2
François Bayrou, ironique, a balayé ces critiques, moquant une gauche en quête d’un « certificat d’opposition ». Il a réaffirmé qu’un projet de loi intégrant les avancées du conclave verrait le jour, sans préciser s’il serait distinct du budget de la Sécurité sociale. Devant une Assemblée clairsemée, son discours a révélé un soutien fragile au sein du bloc central, critiqué par un cadre Renaissance : « Le manque de soutien dans son camp est éloquent ».
Si Bayrou François échappe à la censure, ce répit semble temporaire. Le RN, par la voix de Jordan Bardella, prédit une « vie courte » au gouvernement, tandis que la gauche promet de nouvelles offensives lors des débats budgétaires de l’automne. Avec un objectif de 40 milliards d’euros d’économies pour 2026, Bayrou devra naviguer dans une rentrée houleuse, sur un socle politique de plus en plus instable.