Marine Le Pen fustige l’UE, «empire wokiste» menaçant les nations

Lors d’un rassemblement à Mormant-sur-Vernisson, Marine Le Pen a vivement critiqué l’Union européenne, qualifiée d’«empire marchand, wokiste, ultralibéral». Entourée de ses alliés européens, elle promet de «remettre de l’ordre» face à une politique migratoire jugée destructrice.

Le 9 juin, Marine Le Pen a prononcé un discours virulent contre l’Union européenne (UE) lors de la « Fête de la victoire » organisée à Mormant-sur-Vernisson, dans le Loiret, un an après le succès du Rassemblement national (RN) aux élections européennes.

Devant un parterre de dirigeants nationalistes européens, la présidente du groupe RN à l’Assemblée a dénoncé l’UE comme un « empire marchand, wokiste, ultralibéral », accusé d’opprimer les nations et de manipuler leurs destins. « C’est un empire contre nos nations, qui impose et menace des désordres », a-t-elle lancé, fidèle à son discours anti-européen.

Un « projet de guerre programmé » en Ukraine

Ce rassemblement, réunissant des figures comme le Premier ministre hongrois Viktor Orban, visait à célébrer la montée des forces souverainistes en Europe. En plus de viser expressément le président Emmanuel Macron, Marine Le Pen s'en est prise à la politique migratoire de l’UE, qu’elle qualifie de « pacte avec le diable ». Selon elle, cette politique priverait les États de leur souveraineté en matière d’immigration, menaçant l’identité culturelle européenne par une « submersion migratoire » et une « dilution démographique ».

Viktor Orban, dans un discours tout aussi incisif, a comparé cette politique à un « échange organisé de populations » visant à remplacer le socle culturel européen.

Marine Le Pen a également critiqué l’UE pour son soutien à l’Ukraine, qu’elle perçoit comme un « projet de guerre programmé ». Face à une institution décrite comme une « machine bureaucratique froide, impersonnelle, autoritaire », elle a appelé à « remettre de l’ordre » en Europe et en France. « Nous ne voulons pas quitter la table, mais gagner la partie et rendre le pouvoir aux peuples », a-t-elle martelé, réaffirmant son ambition de conquérir le pouvoir à l’échelle nationale et européenne.

Ce discours, applaudi par ses alliés, s’inscrit dans une stratégie de mobilisation des électeurs souverainistes, un an après leur percée électorale et alors que le RN est donné gagnant en cas de nouvelle dissolution.

Jordan Bardella, président du RN, a clos l’événement en insistant sur la nécessité de contrer l’UE pour préserver les identités nationales. Si l’événement a galvanisé les partisans, il reflète aussi les tensions croissantes entre les visions nationalistes et l’approche multilatérale de l’UE, accusée par ses détracteurs de sacrifier la souveraineté au profit d’une idéologie jugée déconnectée.