Les Frères musulmans aux municipales de 2026 : l'avertissement de Bruno Retailleau

Bruno Retailleau tire la sonnette d’alarme sur l’entrisme des Frères musulmans en France. Dans un entretien au Figaro, il déclare redouter leur présence sur des listes municipales en 2026, dénonçant une menace pour la République.
Dans un contexte marqué par des tensions autour de la laïcité et de l’intégration, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a exprimé ses vives inquiétudes quant à une possible infiltration des Frères musulmans dans la vie politique française. Invité de l’émission « Esprits libres » sur le site du Figaro, il a alerté sur le risque de voir cette organisation islamiste présenter ou soutenir des candidats aux élections municipales de 2026. Selon lui, les Frères musulmans pourraient instrumentaliser ces scrutins pour asseoir leur influence, s’appuyant sur les voix de groupes communautaires.
Un rapport alarmant et un contexte politique de compétition
Le ministre de l’Intérieur français s’appuie sur un rapport commandé il y a deux ans par son prédécesseur, Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur. Ce document, classé « secret défense », révélerait l’ampleur de l’entrisme des Frères musulmans dans la société française alors que la Jordanie a interdit cette organisation sur son territoire. Il mettrait en lumière leurs stratégies pour influencer élus locaux, hauts fonctionnaires et même des organes de presse, à travers des financements opaques et des réseaux associatifs, notamment caritatifs et sportifs. Gérald Darmanin, désormais ministre de la Justice, a récemment appelé à la publication de ce rapport, soulignant la nécessité de transparence face à une « menace première » pour la République. Dans ce contexte, le journaliste Louis de Raguenel a ainsi révélé qu’« à la demande de Bercy et du ministère de l’Intérieur les avoirs de Brahim Zardoua, fondateur du site frériste "Des Dômes et des Minarets" ont été gelés ».
Info @Europe1 A la demande de Bercy et de @Interieur_Gouv Les avoirs de Brahim ZARDOUA, fondateur du site frériste "Des Dômes et des Minarets" ont été gelés. Il promouvait la charia et faisait l'apologie du djihad.
— Louis de Raguenel (@LouisDeRaguenel) April 30, 2025
Bruno Retailleau insiste sur le caractère « anti-républicain » et « subversif » des Frères musulmans, qu’il accuse de chercher à imposer des principes contraires à la loi française, notamment une forme de charia. Il cite l’exemple du lycée Averroès à Lille, dont le contrat avec l’État avait été rompu en 2023 pour des soupçons de proximité avec les Frères musulmans, avant que cette décision ne soit annulée par le tribunal administratif en avril 2024.
Pour le ministre, l’enjeu dépasse les seules élections municipales. Il appelle à repenser l’articulation entre l’État de droit et la souveraineté nationale, critiquant un système qui, selon lui, privilégie les droits individuels au détriment du collectif.
Face à ces défis, Bruno Retailleau promet de présenter prochainement le rapport détaillant l’ampleur de cet entrisme. Il appelle à une vigilance accrue des élus et des institutions pour contrer les stratégies d’influence des Frères musulmans.
Alors que les municipales de 2026 approchent, son discours résonne comme un avertissement mais s’inscrit également dans un contexte d’élections internes aux Républicains et de concurrence avec le garde des Sceaux Gérald Darmanin au sein du gouvernement et de surenchère sur la question du communautarisme musulman.