François Ruffin, élu de gauche, propose d'interdire les Tesla en Europe

Pour faire face à la guerre commerciale imposée par les États-Unis, François Ruffin a proposé d'interdire la vente des véhicules Tesla sur le continent européen. « Une mesure symbolique », selon lui. Cette proposition divise, notamment du fait des risques sur les emplois dans l'usine de la marque à Berlin.
Le 9 avril 2025, François Ruffin, député Picardie Debout, a créé une polémique en proposant d’interdire la vente des voitures Tesla en Europe.
Invité sur France Inter, l’élu a fustigé la « riposte ridicule » de l’Union européenne face aux droits de douane imposés par l’administration Trump, qui incluent une surtaxe de 20 % sur les produits européens. « Quel est le symbole de l’Amérique de Trump et de Musk ? C’est la Tesla », a-t-il lancé, ajoutant : « Plus une voiture Tesla vendue sur le continent européen. Si on peut prendre une mesure symbolique, on tape dessus. »
Des risques pour l'usine Tesla à Berlin
Cette proposition s’inscrit dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre les États-Unis et l’UE. François Ruffin y voit une opportunité pour l’Europe : « Faisons-en une chance pour la France et pour l’Europe. » Il critique le libre-échange promu par Donald Trump, qu’il juge « stupide », tout en estimant que cette crise peut favoriser les constructeurs locaux.
Cependant, sa sortie a suscité des réactions mitigées. Sur X, certains internautes dénoncent une mesure « inefficace » et « débile », tandis que d’autres saluent une réponse audacieuse face à l’hégémonie américaine.
Tesla, déjà fragilisé en Europe avec une chute de 36,8 % de ses ventes en France en mars 2025, selon la PFA, subit une fronde liée aux positions politiques d’Elon Musk. Des boycotts ont profité à des concurrents comme Renault, dont la R5 électrique domine les ventes au premier trimestre 2025.
Mais interdire Tesla, qui emploie des milliers de personnes dans son usine de Berlin, pourrait avoir des conséquences économiques. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a appelé à « éviter l’escalade », privilégiant une approche diplomatique.
À un an des municipales de 2026, cette proposition illustre les ambitions de François Ruffin, qui se positionne pour 2027, mais elle soulève aussi des questions sur la faisabilité d’une telle mesure dans un marché globalisé.