Pour les municipales, le mode de scrutin va changer à Paris, Marseille et Lyon

La proposition de loi a été adoptée à l’Assemblée nationale. Elle institue deux scrutins distincts simultanés à Paris, Marseille et Lyon : l’un permettant d’élire les conseillers d’arrondissement, l’autre les membres du conseil municipal. Cette mesure divise la classe politique française, à un an des municipales.
Le 9 avril 2025, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture une réforme controversée du mode de scrutin pour les élections municipales de 2026 à Paris, Marseille et Lyon, par 183 voix contre 53.
Ce texte, porté par le député Renaissance Sylvain Maillard, modifie la loi PLM de 1982, qui régit ces trois métropoles. Actuellement, les électeurs votent par arrondissement ou secteur, et les conseillers élus siègent à la fois au conseil d’arrondissement et au conseil municipal, élisant ensuite le maire.
Républicains et socialistes critiquent cette mesure
Ce système a souvent été critiqué pour son manque de représentativité, pouvant conduire à l’élection d’un maire avec une minorité de voix, comme à Marseille en 1983. La réforme instaure deux scrutins distincts simultanés dès 2026 : un pour les conseillers d’arrondissement, un autre pour les membres du conseil municipal, sur une circonscription unique à l’échelle de la ville.
Elle abaisse aussi la prime majoritaire de 50 % à 25 %, visant à encourager les alliances entre listes, mais au risque de majorités instables. « Le système existant est à bout de souffle », a déclaré Sylvain Maillard, arguant que chaque voix doit peser équitablement.
Cependant, des juristes comme Didier Girard soulignent un risque : un maire pourrait perdre s’il obtient moins de voix à l’échelle de la ville, même en gagnant dans plusieurs arrondissements.
Le texte divise la classe politique. Soutenu par Renaissance, le MoDem, le RN et LFI, il est dénoncé par une partie de la gauche et des Républicains. Anne Hidalgo, maire de Paris, fustige un « tripatouillage électoral », pointant le calendrier serré, à moins d’un an du scrutin, ce qui contrevient à une règle électorale.
À Marseille, Benoît Payan y est favorable, voyant une simplification, tandis qu’à Lyon, Grégory Doucet critique une réforme précipitée. Le Sénat, dominé par la droite, pourrait bloquer le texte. Cette réforme, si elle aboutit, pourrait redessiner les équilibres politiques dans ces métropoles, mais son adoption reste incertaine.