Sophie Primas relance le débat sur le «racisme anti-blanc» en France

La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a évoqué sans détour l’existence d’un «racisme anti-blanc». S’appuyant sur une expérience personnelle, elle a soulevé une réalité clivante mise en avant par l’extrême droite, mais contestée par les sociologues.
Invitée le 23 mars 2025 sur le plateau du «Grand rendez-vous» de CNews/Europe 1, Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, a jeté un pavé dans la mare en affirmant n’avoir «pas de pudeur» à parler de «racisme anti-blanc».
Elle a ainsi estimé qu’il existe un racisme anti-blanc dans le pays, révélant notamment que sa fille s'est faite traiter de «sale blanche» dans son lycée.
Cette sortie, au lendemain de manifestations contre le racisme ayant mobilisé 100 000 personnes selon la police, intervient dans un contexte tendu en France.
Une vision universaliste du racisme
Sophie Primas défend une vision universaliste du racisme : «Il va vers tous les types de populations, qu’elles soient d’origine étrangère, françaises, blanches ou autre. Le racisme, c’est la haine de ceux qui sont différents.» Ainsi, pour elle, le «racisme anti-blanc» est une «réalité» qu’il ne faut pas esquiver.
Cette vision du racisme n’est pas nouvelle dans la sphère politique française. Dès 2012, Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre socialiste, avait reconnu qu’un tel racisme «peut exister», tout comme Najat Vallaud-Belkacem, alors porte-parole du gouvernement. Plus tard, en 2023, Édouard Philippe, ex-Premier ministre, avait jugé «bien possible» l’émergence d’une «forme nouvelle de racisme anti-blanc». Ces déclarations font par ailleurs écho à la multiplication des «faits divers» impliquant des attaques et parfois des meurtres de Français sur fond de déclarations hostiles contre les Blancs.
Les propos de Sophie Primas coïncident aussi avec la publication d’un livre sur le meurtre d'un adolescent à Crépol (Drôme) en 2023. Cet ouvrage, en soulignant les prénoms des mis en cause, a relancé les accusations de «racisme anti-blanc» dans certains médias et chez des élus, au point de provoquer des menaces de mort contre ses auteurs.
Une partie de la gauche et des sociologues demeure cependant sceptique quant à la réalité de cette notion.
Reconnaissant que des insultes comme «sale Blanc» peuvent exister, ils insistent sur l’absence de discrimination «systémique» envers les Blancs.
Les déclarations de Sophie Primas s’inscrivent dans un débat plus large en France autour du racisme alors que la gauche comme la droite font face à des divisions dans leurs rangs sur le sujet.