Marine Le Pen veut miner du Bitcoin avec l’énergie nucléaire

Marine Le Pen a récemment exprimé son intérêt pour le minage de cryptomonnaies, notamment le Bitcoin, en utilisant l’excédent de production des centrales nucléaires françaises. Une proposition qui marque un tournant dans sa position sur les cryptos et qui suscite de nombreuses réactions.

Lors d’une visite à la centrale nucléaire de Flamanville ce 11 mars, Marine Le Pen a annoncé son souhait d’exploiter les surplus d’énergie des réacteurs français pour miner des cryptomonnaies. L’objectif affiché est double : optimiser le rendement des centrales, qui ne fonctionnent actuellement qu’à 70 % de leur capacité, et constituer des «réserves stratégiques» pour EDF afin de financer la maintenance et la modernisation des infrastructures nucléaires.

Cette déclaration, relayée par BFM TV le 11 mars, marque une évolution significative de la position de Marine Le Pen sur les cryptomonnaies. En 2017, la présidente du Rassemblement National (RN) s’était déclarée favorable à l’interdiction du Bitcoin, qu’elle considérait comme une menace pour la souveraineté monétaire. Cependant, son discours a changé ces dernières années, passant d’une volonté d’interdiction à une régulation stricte en 2022, puis à un soutien ouvert à son exploitation en 2024.

L’initiative de Marine Le Pen s’inscrit dans une dynamique plus large d’intérêt croissant pour le Bitcoin dans la sphère politique. Comme le souligne Le Journal du Coin, le président américain Donald Trump a récemment annoncé la création d’une réserve stratégique de Bitcoin aux États-Unis. Cette annonce a renforcé l’idée que les cryptomonnaies pourraient devenir un outil stratégique à la fois énergétique et économique. En France, un Institut National du Bitcoin (INBi) a vu le jour, porté par des figures politiques comme François Hollande, afin de promouvoir le minage et l’usage du Bitcoin à des fins de souveraineté économique.

Le plan de Marine Le Pen s’aligne sur cette tendance et évoque plusieurs pistes pour valoriser l’énergie excédentaire des centrales nucléaires. Outre le minage de Bitcoin, elle a mentionné la production d’hydrogène comme une autre solution possible. Selon Cryptonaute, cette approche vise à éviter le gaspillage d’électricité et à générer des revenus supplémentaires pour EDF.

L’annonce de Marine Le Pen a immédiatement suscité des réactions contrastées. Sur les réseaux sociaux, certains y voient une stratégie électoraliste opportuniste, inspirée par la campagne pro-crypto de Donald Trump. D’autres estiment que l’idée d’exploiter les surplus d’énergie pour le minage est pertinente et permettrait d’optimiser l’utilisation des infrastructures nucléaires.

Alors que la question des cryptomonnaies peine encore à trouver une place dans le débat politique français, cette prise de position du RN pourrait accélérer les discussions sur le sujet. À l’heure actuelle, peu de partis politiques ont développé une véritable stratégie autour du Bitcoin. Emmanuel Macron avait brièvement évoqué la blockchain en 2022 sans donner de suite concrète, tandis que le Parti Socialiste commence seulement à s’intéresser aux cryptos sous l’angle de l’économie numérique.

Avec cette proposition, Marine Le Pen tente d’inscrire le Bitcoin dans une logique de souveraineté énergétique et économique mais reste à voir si cette idée sera approfondie dans le cadre d’un programme politique.