Réchauffement climatique : la France dévoile son plan d’adaptation

Le gouvernement français a présenté son troisième plan national d’adaptation au changement climatique, un projet retardé qui prévoit une cinquantaine de mesures pour mieux protéger la population et les territoires face à un réchauffement pouvant atteindre 4°C d’ici 2100. Malgré ces annonces, des experts jugent ces efforts insuffisants.
Le gouvernement a présenté son plan d’adaptation au changement climatique, un projet longtemps attendu et enfin dévoilé par la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. Ce plan repose sur une prévision de +2,7°Celsius en 2050 et +4°C en 2100, une évolution qui menace déjà la France, où les températures ont augmenté de 1,7°C depuis 1900.
Face aux vagues de chaleur, inondations et sécheresses qui deviennent plus fréquentes, le PNACC-3 prévoit 52 mesures pour renforcer la résilience du pays. Selon France 24, la ministre a insisté sur le fait que ces phénomènes «ne sont plus une exception, mais une nouvelle norme».
Le plan cible en priorité les zones les plus vulnérables, notamment les littoraux, les montagnes, les forêts et l’agriculture. Parmi les mesures annoncées figurent la protection des travailleurs exposés aux canicules, l’adaptation des infrastructures et la préservation des sites culturels emblématiques comme la Tour Eiffel et le Mont Saint-Michel, rapporte Le Parisien.
Un financement qui inquiète
Le budget alloué au plan est jugé trop limité par plusieurs experts. Le gouvernement prévoit de porter le fonds Barnier à 300 millions d’euros, d’ajouter 260 millions d’euros du Fonds vert et de consacrer près d’un milliard d’euros via les Agences de l’eau, indique Le Figaro.
Mais selon l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE), ces efforts ne suffiront pas. L’ONG Oxfam estime même que le plan est «dépourvu de gouvernance adaptée et de moyens budgétaires suffisants», rapporte l’AFP.
Un effort territorial renforcé
Le PNACC-3 introduit une Trajectoire de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC), un document destiné à aider les collectivités à anticiper les risques. Dès 2025, cent intercommunalités seront accompagnées pour améliorer leur résilience, selon France Info.
Une réserve civile pour la gestion des catastrophes climatiques sera également mise en place pour sensibiliser la population aux bons réflexes en cas de crise.
Des critiques persistantes
Malgré ces annonces, plusieurs observateurs restent sceptiques. Le sénateur Ronan Dantec souligne que le plan marque une avancée mais que les financements restent insuffisants, selon France 24. De son côté, France Nature Environnement estime que le plan va «dans la bonne direction» mais manque d’une véritable stratégie de mise en œuvre.
Si le gouvernement assure que chaque euro investi dans l’adaptation permet d’économiser huit euros en réparations, l’ampleur des moyens mis en place semble encore insuffisante pour faire face aux défis climatiques à venir.