Isolé, Emmanuel Macron cherche une nouvelle posture face à la Russie
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Emmanuel Macron a annoncé en milieu d’après-midi le 20 février qu’il répondrait aux messages des internautes et des Français sur la sécurité du pays et de l’Europe. Après avoir rencontré les chefs de partis, le président français cherche une nouvelle position.
«J’ai vu vos nombreux commentaires, vos messages, courriers et interpellations sur la Russie, l’Ukraine et la sécurité de notre Europe. Je vous attends à 18h 30 pour une conversation. Posez vos questions et j’y répondrai en direct sur mes réseaux». Le message pourrait être celui d’un influenceur ou d’un «youtubeur», mais il n’en est rien : c’est bien le président français Emmanuel Macron qui s’est ainsi exprimé sur le réseau social X en milieu d’après-midi le 20 février.
J’ai vu vos nombreux commentaires, vos messages, courriers et interpellations sur la Russie, l’Ukraine et la sécurité de notre Europe.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 20, 2025
Je vous attends à 18h30 pour une conversation. Posez vos questions et j’y répondrai en direct sur mes réseaux.
Quelques heures plus tôt, le président français avait reçu les chefs de partis représentés par un groupe au Parlement et les présidents des assemblées constitutionnelles à l’Élysée.
Les propos des différentes personnalités politiques ont pu être rapportés dans la presse française et reflètent, sans surprise, les lignes habituelles des partis en matière de politique internationale. Le coordinateur national des Insoumis, Manuel Bompard, a ainsi déclaré : «j’ai le sentiment qu’on commence, petit à petit, en France, à prendre conscience d’une forme d’aveuglement atlantiste dans lequel le pays s’est enfermé ces dernières années», alors que les socialistes et les écologistes, très atlantistes, se sont montrés très alarmistes. Olivier Faure, pour le PS, s’inquiétait : «les Américains ne sont plus avec nous», et Marine Tondelier, pour les Écologistes, s’est alarmée : «Poutine ne s’arrêtera pas à l’Ukraine». À droite, seuls les propos d’Éric Ciotti ont été repris. Le président de l’UDR a, de son côté, adopté une position résolument à contre-courant de la droite parlementaire en déclarant : «on s’est engagé de façon sans doute inconsidérée et sans grande réflexion dans une vision très belliqueuse», et a déploré «une longue stratégie erronée, de rupture avec la vision gaullienne de la France, d’un État-nation, d’un État et d’une nation d’équilibre non alignée entre la Russie et les États-Unis».
La veille, le président de la République avait reçu différents chefs d’État européens pour évoquer la suite du conflit. Il avait soufflé le chaud et le froid en déclarant qu’il existait une «menace existentielle russe» et affirmant par ailleurs qu’il était «prêt à s’entretenir avec Vladimir Poutine».
Ses échanges avec les internautes pourraient donner lieu à de nouvelles déclarations contradictoires.