«Nettoyage social» et «déni démocratique» : une association étrille le bilan des JO de Paris
Dans un rapport final sur les Jeux olympiques de Paris, publié ce 4 novembre, le collectif Le Revers de la médaille juge sévèrement l’évènement estival évoquant notamment le «nettoyage social» et le «déni démocratique» qui auraient entouré les épreuves.
«Médaille d’or du social washing». Dans un rapport publié le 4 novembre, le collectif Le Revers de la médaille, composé de dizaines d’associations parmi lesquelles ATD Quart Monde et le Secours catholique, dresse un bilan très dur des Jeux Olympiques, s’en prenant en premier lieu aux conséquences sociales de «Paris 2024». Le dossier évoque «un nettoyage social minutieux» et avance le chiffre de 20 000 personnes expulsées pendant l’évènement sportif international.
✊️ Le rapport final est en ligne !
— le revers de la médaille (@reversmedaille) November 4, 2024
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20 000 personnes expulsées pour les #JOP2024 !https://t.co/F6NdzsqO5k
Le document de plus de 60 pages décerne par ailleurs une «médaille d’argent du nettoyage social» ainsi qu'une «médaille de bronze du déni démocratique». Un rapport présenté comme le point final d’une contestation qui a pris la forme d’une mobilisation militante. La «dernière action» du colectif s’est tenue à Paris le 3 novembre avec la projection sur la Tour Eiffel du message: «JO: 20 000 expulsés».
C'était la dernière action de notre collectif 💥✊️ OPERATION PODIUM
— le revers de la médaille (@reversmedaille) November 3, 2024
👉 Projection laser sur la tour Eiffel, le bilan chiffré du #NettoyageSocial : "JO : 20 000 https://t.co/9f2l0HTymU"
👉 Et remises de médailles aux autorités françaises ici : https://t.co/prkDPhiXUUpic.twitter.com/TwifMmeyII
Le rapport fait état de 260 «lieux de vie informels», de squats, bidonvilles et campements qui «ont été expulsés» en Ile-de-France entre fin avril 2023 et fin septembre 2024. Selon le collectif, cela représenterait une hausse de 60% par rapport à la même période deux ans plus tôt. 19 526 personnes auraient été concernées, dont au 4 550 mineurs, ce qui est trois fois supérieur à l’exercice 2021-2022.
Par ailleurs, l’association fait valoir que «seules 36% des expulsions» ont été accompagnées de propositions d’hébergement temporaire, contre 64% entre avril 2021 et septembre 2022.
Un «déni de démocratie»
L’association évoque également ce qu’elle nomme «un déni démocratique». Le Revers de la médaille regrette l’absence de consultation des habitants sur l’organisation des Olympiades, évoquant même «un manque de transparence» et «un passage en force» de l’État.
Elle dénonce enfin l’interpellation de plus de 70 personnes, dont des militants d’Extinction Rébellion et des journalistes, la semaine précédant les Jeux de Paris, et cela «sur des motifs fallacieux et sans réelle base légale». Et de préciser que ces procédures ont «presque toutes abouti à des classements sans suite». Interrogé sur France Bleu Paris, le porte-parole du collectif, Paul Alauzy, a plaidé pour la rédaction d’«une charte sociale» pour les prochains Jeux.
Les prochaines Olympiades d’été se dérouleront à Los Angeles, en Californie, en 2028. Il s’agissait de la seule ville candidate pour accueillir cet évènement, Boston (Massachussetts) ayant renoncé à sa candidature faute de soutien populaire.