La France abaisse ses prévisions de croissance pour 2025 face aux incertitudes mondiales

Le gouvernement français revoit à la baisse sa prévision de croissance pour 2025, passant de 0,9 % à 0,7 %, en raison des incertitudes liées à la guerre commerciale lancée par Donald Trump. Une décision prise dans un contexte international instable, des négociations cruciales étant à venir.
Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a annoncé le 9 avril une révision à la baisse des prévisions de croissance pour l’année prochaine, ramenées de 0,9 % à 0,7 %. Cette annonce, faite sur le plateau de TF1, intervient dans un climat d’incertitudes économiques mondiales, exacerbé par les récentes décisions de Donald Trump sur les droits de douane. « Compte tenu des incertitudes, et on vient d’en voir un élément aujourd’hui, le 0,7 % sera présenté en conseil des ministres la semaine prochaine », a expliqué le ministre, soulignant l’impact potentiel des tensions commerciales internationales.
J'ai annoncé ce soir la révision de notre prévision de croissance économique à 0,7 % en 2025, tenant compte de l'impact des tarifs douaniers américains. Cette révision de notre croissance ne nous détournera pas de notre objectif : le rétablissement de nos comptes publics.
— Eric Lombard (@Eric_R_Lombard) April 9, 2025
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Cette révision fait écho aux ajustements déjà opérés par d’autres institutions. En mars, la Banque de France avait elle aussi fixé sa prévision à 0,7 %, tandis que l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a abaissé la sienne à 0,5 % ce même 9 avril.
Prudence et méfiance face aux tarifs douaniers américains
Ces chiffres traduisent une prudence généralisée face à un environnement économique mondial volatile, où la politique américaine joue un rôle déterminant. Quelques minutes avant l’intervention d’Éric Lombard, Donald Trump a en effet surpris en annonçant une suspension de 90 jours des surtaxes douanières pour la plupart des pays, sauf la Chine, admettant que ces mesures « effrayaient un peu ». Une décision accueillie avec réserve par le ministre français : « C’est une bonne nouvelle, mais il faut rester calme », a-t-il réagi sur LCI, espérant un « accord nouveau » avec Washington.
J'ai annoncé ce soir la révision de notre prévision de croissance économique à 0,7 % en 2025, tenant compte de l'impact des tarifs douaniers américains. Cette révision de notre croissance ne nous détournera pas de notre objectif : le rétablissement de nos comptes publics.
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Les droits de douane, véritables épées de Damoclès, pèsent lourdement sur les perspectives économiques. Prévue pour le 22 avril lors du G7 à Washington, la prochaine vague de négociations avec les États-Unis sera décisive. « Si on réussit à faire baisser les droits de douane, on peut même avoir mieux », a avancé Éric Lombard, laissant entrevoir une possible embellie. À l’inverse, un durcissement des taxes pourrait tirer la croissance encore plus bas. La France, bien que moins exposée que l’Allemagne ou l’Italie, cette dernière ayant divisé par deux sa prévision à 0,6 %, subit néanmoins les contrecoups d’une guerre commerciale qui affecterait la zone euro à hauteur de 0,25 point de PIB selon la Banque de France.
Sur le plan intérieur, le gouvernement mise sur une discipline budgétaire stricte. Éric Lombard a réaffirmé qu’aucune hausse d’impôts n’était prévue en 2025, même avec une croissance en berne. « Nous tenons l’axe des dépenses publiques votées par le Parlement », a-t-il assuré, écartant tout retour au « quoi qu’il en coûte ». Cette rigueur vise à maintenir l’objectif de réduction du déficit public, fixé à 5,4 % du PIB en 2025, tout en évitant d’aggraver la situation économique. Pour 2026, la surtaxe sur les grandes entreprises ne sera pas reconduite, mais le ministre reste évasif sur d’autres mesures : « Le sujet est complètement ouvert ».