Nigeria : un emprunt de 2,25 milliards de dollars malgré les menaces américaines
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Abuja a lancé, le 5 novembre, une émission d’Eurobonds de 2,25 milliards de dollars destinée à combler son déficit budgétaire. L’opération intervient alors que le président américain Donald Trump a récemment menacé le pays de représailles militaires en raison des violences contre les chrétiens.
Le Nigeria a officialisé, le 5 novembre, la vente d’Eurobonds pour un montant total de 2,25 milliards de dollars, selon le gestionnaire Chapel Hill Denham. Cette émission se décline en deux tranches de 10 et 20 ans, assorties respectivement de taux d’intérêt de 9,125 % et 9,625 %. Les fonds levés serviront à financer le déficit budgétaire de l’État fédéral.
Cette opération a eu lieu dans un contexte de tension diplomatique avec Washington. Le président américain Donald Trump a menacé Abuja d’une « action militaire rapide », accusant les autorités de « laisser massacrer les chrétiens » par des « islamistes radicaux ».
Le gouvernement nigérian a fermement rejeté ces accusations. Le ministre des Affaires étrangères Yusuf Tuggar, en visite à Berlin le 4 novembre, a affirmé qu’une telle situation était « impossible » dans le cadre constitutionnel du pays.
« Notre Constitution garantit la liberté religieuse et l’État de droit. Il est donc impossible qu’une quelconque persécution religieuse soit soutenue, de quelque manière que ce soit, par le gouvernement du Nigeria — qu’il soit fédéral, régional ou local », a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue allemand, Johann Wadephul.
Sur le plan économique, cette controverse n’a pas affecté la confiance des marchés : les obligations souveraines nigérianes, après un léger repli, ont retrouvé leur stabilité. Plusieurs pays africains, dont le Congo-Brazzaville, le Kenya et l’Angola, ont également profité du contexte favorable de taux bas pour lever des fonds sur les marchés internationaux.
