Tunisie : enquête pour corruption dans l’entreprise publique chargée de réguler le prix des moutons de l’Aïd al-Adha

Le parquet auprès du tribunal de première instance de Tunis a ordonné l’ouverture d’une enquête pour soupçons de corruption au sein de la société publique «Ellouhoum» chargée de réguler le marché des moutons, a annoncé ce 8 juin le député tunisien Chokri El Bahri.
Dans le cadre du suivi des préparatifs de l’Aïd al-Adha, la commission de l’industrie, du commerce, des ressources naturelles, de l’énergie et de l’environnement au Parlement tunisien a effectué une visite de contrôle au sein de la société publique Ellouhoum.
Il s’agit d’une entreprise publique tunisienne qui, chaque année à l’occasion de l’Aïd al-Adha, joue un rôle clé dans la régulation du marché des moutons en important des bêtes et en proposant des prix accessibles aux citoyens, dans le but de combattre la spéculation et l’inflation.
Inspection parlementaire de l’entreprise
Le député tunisien Chokri El Bahri, qui a participé à cette inspection parlementaire, a annoncé ce 8 juin l’ouverture d’une enquête sur ordre du parquet près le tribunal de première instance de Tunis.
Cette décision fait suite à la constatation, par les parlementaires, de nombreuses irrégularités et malversations dans la gestion de l’entreprise publique Ellouhoum. Plusieurs violations flagrantes ont été relevées, selon le journal La Presse.
Plus précisément, « exploitation illégale, par des tiers, d’espaces destinés à l’hébergement du bétail, transformés en points de vente publics en violation des contrats en vigueur […], mauvaise gestion de plusieurs biens immobiliers appartenant à la société, ainsi que des problèmes de gouvernance généralisés. »
Des dettes béantes
La même source évoque la situation financière critique de l’entreprise, notamment une importante dette auprès de la Banque nationale agricole, relative aux pertes enregistrées lors de l’importation de moutons pour l’Aïd al-Adha en 2012.
Le manque de ressources financières a engendré un déficit chronique de moyens et la prolifération d’intervenants non réglementés dans le secteur. La situation des installations de la société a été qualifiée de préoccupante. La station de traitement des eaux usées est défaillante, empêchant l’évacuation des eaux stagnantes qui ont formé des marécages depuis 2017.
Le député Chokri El Bahri a indiqué que plusieurs responsables de la société étaient concernés par l’enquête ordonnée par le parquet, dont l’ancien directeur général, puisque le directeur actuel a été nommé il y a seulement quelques semaines.