Accès à l’Atlantique : les pays de l’AES réaffirment leur appui à l'initiative marocaine

Le roi du Maroc, Mohammed VI, a reçu le 28 avril les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). Lors de cette entrevue, les ministres ont réaffirmé l'adhésion de leurs pays au projet royal visant à accorder à ces États un accès à l’océan Atlantique, ainsi que leur engagement à accélérer sa mise en œuvre.
Les ministres des Affaires étrangères des trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) — Karamoko Jean-Marie Traoré (Burkina Faso), Abdoulaye Diop (Mali) et Bakary Yaou Sangaré (Niger) — ont été reçus en audience, lundi 28 avril, au Palais royal de Rabat, par le roi du Maroc, Mohammed VI.
Selon un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères, cette audience s’inscrit dans le cadre des relations fortes et anciennes unissant le Royaume aux trois pays frères de l’AES. De leur côté, les chefs de la diplomatie sahélienne ont transmis au souverain marocain « la gratitude de leurs Chefs d’État pour l’intérêt constant accordé à la région du Sahel, ainsi que pour les actions et initiatives royales en faveur du développement économique et social des pays de la région et de leurs populations ».
Une volonté royale de donner aux pays de l’AES un accès à l’océan Atlantique
En novembre 2023, pour son discours marquant le 48e anniversaire de la Marche Verte, le roi Mohammed VI a lancé une initiative visant à offrir aux pays sahéliens enclavés — Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad — un accès stratégique à l’océan Atlantique via les infrastructures marocaines.
Ce projet, qui ambitionne de stimuler la transformation économique de la région en améliorant la connectivité régionale et les flux commerciaux, nécessite une mise à niveau des infrastructures dans les États du Sahel.
Pendant leur entrevue avec le Roi du Maroc, les ministres des Affaires étrangères des pays de l’AES ont salué cette initiative « en réaffirmant leur adhésion totale et leur engagement pour accélérer sa mise en œuvre ».
Une initiative qui pourrait raviver les tensions avec Alger
D’un point de vue géographique, l’accès à l’océan Atlantique proposé par le Maroc aux pays de l’AES a de fortes chances de passer par le territoire du Sahara occidental, une zone disputée et revendiquée par le Front Polisario.
Dans un contexte de crise entre l’AES et l’Algérie — marqué récemment par la destruction d’un drone malien par l’armée algérienne — cette initiative marocaine risque d’attiser davantage les tensions entre Rabat et Alger.
Selon le chercheur Youssef Chiheb, cité par RFI, cette initiative « s’inscrit dans la longue et tumultueuse rivalité entre le Maroc et l’Algérie pour les positions de leadership en Afrique, et particulièrement en Afrique subsaharienne, au Sahel et au Sahara ».