L’Algérie prévoit l’arrêt des importations de gasoil à partir de 2026

Dans un contexte économique marqué par des réformes structurelles, l’Algérie a annoncé qu’elle interdirait l'importation de gasoil à partir de 2026. Cette décision vise à renforcer l'autosuffisance nationale et à protéger les secteurs économiques locaux, en misant sur la promotion du «made in Algeria» et la réduction du déficit commercial.

Dans le cadre de sa stratégie visant à renforcer l’indépendance énergétique du pays et à valoriser les ressources nationales, le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé que l’Algérie mettra un terme définitif aux importations de gasoil dès 2026. Lors de sa visite le 24 avril dans la wilaya de Béchar, où plusieurs infrastructures ont été inaugurées et de nouveaux projets lancés, le chef de l’État a souligné que cette décision s’inscrit pleinement dans la stratégie de souveraineté économique de l’Algérie, ont rapporté des médias algériens dont Algérie 360°.

Réuni avec des représentants de la société civile à Béchar, le président Tebboune a affirmé que « l’Algérie mettra un terme définitif à l’importation de carburants. Il a précisé qu’à partir de l’an prochain, plus aucune goutte de gasoil ne sera importée », annonçant qu’en 2026, l’ensemble du pétrole sera raffiné sur le territoire national.

Évolution de la consommation nationale

La production de carburants en Algérie a connu une nette progression ces dernières années, passant de 27 millions de tonnes en 2018 à 30,5 millions en 2023, selon Slimane Slimani, vice-président de Sonatrach, lors d’une interview accordée à la Radio algérienne en juillet dernier.

La consommation nationale de produits pétroliers a également augmenté, avec une hausse de 3,5 % en 2023, atteignant 18,1 millions de tonnes, selon Rachid Nadil, président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH). Le diesel, à lui seul, a dépassé les 10 millions de tonnes, enregistrant une progression de 4 %.
Malgré une prédominance du parc automobile diesel en Algérie, la consommation d’essence a légèrement baissé de 0,6 %, s’établissant à 3,32 millions de tonnes. Cette diminution s’explique en grande partie par la popularité croissante du GPL (gaz de pétrole liquéfié), dont l’usage a bondi de 12 % en 2023, atteignant 1,73 million de tonnes.

La décision de l’Algérie de mettre fin à l’importation de gasoil d'ici 2026 marque une étape clé dans sa stratégie d’autonomie énergétique. Cette mesure s'inscrit dans les ambitions industrielles et économiques du pays, visant à renforcer sa souveraineté énergétique tout en stimulant la production nationale et réduisant sa dépendance aux importations.

Soucieuse de consolider sa souveraineté économique, l’Algérie intensifie ses efforts pour diminuer sa dépendance aux importations et stimuler la production nationale, en mettant l’accent sur la valorisation du « made in Algeria » et la réduction du déficit commercial. Avant 2019, l’Algérie importait pour 60 milliards de dollars par an. Ce montant a été réduit à 40 milliards de dollars de « manière structurelle et définitive », a affirmé le président Tebboune lors d’une rencontre avec les chefs d’entreprise algériens tenue le 13 avril dernier.