L'Algérie aurait explulsé plus de 1 100 migrants vers le Niger

Plus de 1 100 migrants auraient été expulsés par l’Algérie et abandonnés à la frontière nigérienne, en plein désert, selon Alarme Phone Sahara. Bien quelle n'ait pas émis de déclaration publique concernant cette opération, Alger plaide régulièrement pour un traitement global du phénomène migratoire par ses racines.

Selon l'organisation Alarme Phone Sahara, les autorités algériennes auraient expulsé 1 141 personnes en situation irrégulière vers le Niger, dans la seule journée du samedi 19 avril.

Cité par le portail d’information Info Migrants, Azizou Chehou, coordinateur d’Alarme Phone Sahara au Niger, a précisé que parmi les personnes refoulées figureraient 41 femmes et 12 enfants.

Ces migrants, originaires de 17 pays différents, dont le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, la Guinée, le Nigeria, la Somalie et le Soudan ainsi que des pays d’Asie comme le Bangladesh, auraient été déposées au « Point Zéro », un lieu situé à environ 15 kilomètres d’Assamaka. 

Actuellement réfugiés à Assamaka, la première ville nigérienne à une quinzaine de kilomètres de la frontière avec l’Algérie, ils ont été pris en charge par cette ONG très active dans cette région.

Errances vers l’Europe

Point commun de tous ces candidats à l’Europe, leurs pays instables, touchés par la guerre ou la pauvreté. Au nord de l’Afrique, ils sont chaque année des milliers à errer et tenter de traverser le désert au péril de leur vie dans l’espoir de trouver un moyen, le plus souvent illégal, de rejoindre les côtes européennes que ce soit par l’Espagne ou par l’Italie.

L’Organisation constate avec impuissance un flux migratoire toujours plus important. Selon Azizou Chehou, depuis le début du mois d’avril 2025, près de 4 000 migrants ont été refoulés d’Algérie vers Assamaka, une tendance alarmante qui rappelle les alertes déjà lancées en 2023 face à la dégradation humanitaire croissante dans cette zone.

À ce jour, les autorités algériennes n'ont pas émis de déclaration publique concernant ces expulsions présumées de migrants vers le Niger. En revanche, le ministre de l’Intérieur nigérien, Mohamed Toumba, a dénoncé des « opérations contraires aux principes de coopération et aux traités internationaux ».

Approche algérienne : traiter les racines du phénomène

Face à un trafic humain en pleine expansion dans la région, les autorités algériennes ont revu récemment leur stratégie migratoire.

À l’occasion d’un forum scientifique sur la migration organisé à Alger par le ministère de l’Intérieur en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations, les autorités algériennes ont réaffirmé leur volonté de privilégier une approche globale contre les migrations irrégulières.

Le sous-directeur de la migration a plaidé pour une stratégie fondée sur la coopération internationale et la lutte contre les causes structurelles des départs, en insistant sur le lien entre développement africain et prévention des trafics. « L’Algérie a opté pour une approche solidaire et intégrée, centrée sur le traitement des racines du phénomène migratoire », a-t-il déclaré.