Sahara occidental : l’Algérie réitère sa demande d’élargir le mandat de la MINURSO

Alger a renouvelé sa demande au Conseil de sécurité des Nations Unies pour élargir le mandat de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) afin d'inclure la surveillance des droits de l'homme au Sahara Occidental. Prévu depuis 1991, le référendum sur le Sahara n’a jamais eu lieu.

L’Algérie a réitéré sa demande d'élargissement du mandat de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) pour inclure la surveillance des droits de l'homme au Sahara, rapportent les médias locaux. Cette requête a été formulée par le représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU, Amar Bendjama, lors d'une réunion du Conseil de sécurité le 24 mars.

Le diplomate algérien a souligné que la MINURSO est la seule mission de maintien de la paix en Afrique à ne pas disposer d'un mandat relatif aux droits de l'homme, ce qui constitue une «exception préoccupante». «Nous avons été sermonnés à maintes reprises par certains partenaires sur l'importance de la surveillance des droits de l'homme. Mais curieusement, concernant la MINURSO, nous avons été stupéfaits par leur silence, voire leur opposition», a-t-il affirmé.

Le Conseil de sécurité avait précédemment rejeté une proposition similaire de l'Algérie visant à étendre les prérogatives de la MINURSO à la surveillance des droits humains au Sahara occidental. Cette proposition a été notamment rejetée par les États-Unis et la France, membres influents du Conseil.

La MINURSO a été créée en 1991 pour superviser un cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario et organiser un référendum d'autodétermination (jamais tenu à ce jour). Son mandat actuel se limite principalement à des tâches militaires et politiques, sans composante droits de l'homme – une demande de longue date de l'Algérie et du Polisario.

Absence de règlement définitif

Alger, principal soutien diplomatique du Front Polisario, plaide pour que la MINURSO surveille les violations des droits humains dans les territoires contestés, accusant le Maroc de «répression». Cette demande est régulièrement rejetée en raison de l'opposition du Maroc (soutenu par la France et les États-Unis au Conseil de sécurité).

Rabat, de son côté, considère que la MINURSO n'a pas à s'occuper des droits de l'homme, arguant que cela relève de ses institutions nationales, notamment le CNDH marocain (Conseil national des droits de l'homme). En face, l'Algérie continue de militer pour une solution onusienne plus en ligne avec sa position pro-autodétermination, estimant que la communauté internationale ignore une «situation critique» dans les «territoires occupés»

Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est considéré comme un «territoire non autonome» par l’ONU en l’absence de règlement définitif. Depuis près de 50 ans, un conflit armé y oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie voisine. Rabat prône un plan d’autonomie sous sa souveraineté exclusive, tandis que l’Algérie et le Polisario réclament un référendum d’autodétermination, sous l’égide de l’ONU, prévu lors de la signature en 1991 d’un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé.