Soudan du Sud : flambée de violence et craintes d’un retour à la guerre civile

La recrudescence de la violence au Soudan du Sud fait craindre aux organisations internationales un retour à la guerre civile dans cette jeune nation, qui a obtenu son indépendance en 2011.
Le processus de paix signé en 2018 entre le président sud-soudanais, Salva Kiir, et son vice-président, Riek Machar, mettant fin à cinq ans de guerre civile et ayant causé la mort de 400 000 personnes, est aujourd’hui fortement fragilisé, alertent plusieurs hauts responsables onusiens.
De violents affrontements ont éclaté dans la ville stratégique de Nasir entre les forces gouvernementales et une milice appelée l’Armée blanche, composée principalement de Nuer, le groupe ethnique du vice-président Machar.
Le 8 mars, plusieurs responsables gouvernementaux ont été arrêtés et accusés d’entretenir des liens avec les affrontements à Nasir. Le porte-parole du gouvernement, Michael Makuei, a déclaré à l'agence Reuters que les personnes arrêtées étaient proches du vice-président Machar et qu’elles étaient en «conflit avec la loi». Il a également accusé les forces fidèles à Machar d’avoir attaqué une garnison militaire près de la ville le 4 mars.
Ces affrontements ont conduit, le 7 mars, à la mort d’un général sud-soudanais et de dizaines de soldats lors de l’attaque d’un hélicoptère de l’ONU envoyé à Nasir pour les évacuer. Un membre de l’équipage de l’appareil a été tué et deux autres gravement blessés, a annoncé la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss).
Une régression alarmante menaçant des années de progrès vers la paix
Commentant la situation, Yasmin Sooka, présidente de la Commission des Nations unies sur les droits de l’homme au Soudan du Sud, a qualifié cette flambée de violence de «régression alarmante qui pourrait anéantir des années de progrès vers la paix».
S’adressant aux deux dirigeants du pays, elle a ajouté : «Au lieu d’attiser la division et le conflit, les dirigeants doivent urgemment se recentrer sur le processus de paix, garantir les droits humains des citoyens et assurer une transition pacifique vers la démocratie.»
Dans le même contexte, l’Union africaine (UA) a appelé, dans un communiqué, à «une fin immédiate des hostilités», tout en condamnant les violences survenues récemment dans le pays.