Tensions persistantes entre le Mali et la compagnie minière canadienne Barrick Gold

Tensions persistantes entre le Mali et la compagnie minière canadienne Barrick Gold© RS
Le complexe minier de Loulo-Gounkoto au Mali (photo d’archives).
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En conflit avec le gouvernement malien, le géant minier Barrick Gold se dit «déterminé» à trouver une «solution mutuellement bénéfique» pour assurer la reprise et la pérennité de ses opérations dans le pays. À l’origine des tensions : le nouveau code minier souverainiste du Mali.

La compagnie minière Barrick Gold reste «pleinement engagée et déterminée à parvenir à une résolution mutuellement bénéfique» avec le Mali pour mettre fin à un différend sur ses actifs dans le pays, a déclaré son directeur opérationnel pour l'Afrique et le Moyen-Orient, cité le 8 mars par l’agence de presse Reuters. Le géant canadien et le gouvernement malien sont en conflit depuis 2023 au sujet de la mise en œuvre du nouveau code minier du pays ouest-africain.

Ce code accorde à l'État une part plus importante dans le complexe minier de Loulo-Gounkoto, exploité par Barrick. En janvier 2025, les autorités maliennes ont saisi trois tonnes d'or et bloqué les exportations depuis novembre 2024, ce qui a conduit à une suspension temporaire des opérations de la compagnie.

Pour résoudre ce différend, Barrick Gold a signé en février dernier un accord avec le gouvernement malien, prévoyant le versement de 275 milliards de francs CFA (environ 438 millions de dollars). Cet accord vise à permettre la reprise des activités minières et à renforcer la coopération entre les deux parties.

Cependant, la finalisation de cet accord prend plus de temps que prévu. En attendant, toutes les opérations non essentielles restent suspendues, mais les salaires et primes des employés sont maintenus.

Nouveau code minier souverainiste

Barrick Gold est l'une des plus grandes entreprises minières au monde, spécialisée dans l'extraction de l'or et du cuivre. La compagnie est connue pour ses énormes mines, comme Loulo-Gounkoto au Mali, ainsi que Kibali en RDC ou encore Pueblo Viejo en République dominicaine. Mais elle traîne aussi quelques casseroles, avec des controverses sur l’environnement, les droits humains et des tensions avec les communautés locales.

Son conflit avec les autorités maliennes s'inscrit dans un contexte plus large où le Mali cherche à augmenter les revenus issus de son secteur aurifère, essentiel pour son économie. Le nouveau code minier, adopté en 2023, impose des taxes plus élevées et exige que 35% des nouveaux projets soient détenus par des investisseurs maliens. Cette législation a suscité des inquiétudes parmi les compagnies minières, certaines estimant qu'elle pourrait décourager les investissements étrangers.

Le Mali, dirigé par le général Assimi Goïta depuis le coup d'État de mai 2021, a promis de renégocier les contrats miniers avec les sociétés étrangères, largement défavorables pour le pays, faisant de la souveraineté du Mali le principe de sa gouvernance, au même titre que ses deux voisins, le Niger et le Burkina Faso. Les trois pays sahéliens sont confédérés depuis le 6 juillet 2024 au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).

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