Est de la RDC : les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais aux portes de Bukavu, capitale du Sud-Kivu
![Est de la RDC : les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais aux portes de Bukavu, capitale du Sud-Kivu](https://mf.b37mrtl.ru/french/images/2025.02/article/67ae1e5e6f7ccc5d346ced54.jpg)
Alors que les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, s'approchent de la ville stratégique de Bukavu, la situation dans l’est de la RDC figure à l’ordre du jour du sommet annuel de l’Union africaine qui se tient à Addis Abeba ce weekend.
Les rebelles du M23 et leurs alliés rwandais poursuivent leur percée dans la province du Sud-Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les médias locaux faisant état ce 13 février de combats intenses sur la ligne de front dans le territoire de Kalehe, situé à quelques dizaines de kilomètres au nord de l’importante ville de Bukavu, capitale de la province et carrefour stratégique à la frontière avec le Rwanda et le Burundi.
Cette nouvelle escalade intervient alors que la situation en RDC figure parmi les préoccupations majeures du sommet annuel de l’Union africaine (UA) qui doit se tenir en fin de semaine à Addis Abeba. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS), organe décisionnel permanent de l’UA pour le règlement des conflits, a déjà annoncé une réunion le 14 février, en présence du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour tenter de trouver une issue à ce conflit.
Auparavant, les dirigeants de la Communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), réunis le 8 février à Dar es Salaam, en Tanzanie, avaient appelé à un «cessez-le-feu immédiat» dans l’est de la RDC. Pendant ce temps, le Burundi, qui a annoncé avoir déployé plus de 10 000 soldats pour appuyer l’armée de Kinshasa, accuse le Rwanda de vouloir «embraser toute la région», au moment où plusieurs pays, dont la France, la Belgique et l’Afrique du Sud appellent Kigali à «retirer immédiatement» ses troupes de la RDC.
Offensive de grande envergure
Depuis le début de l’année, le M23 a lancé des opérations de grande envergure dans les régions du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, avec l’appui des forces armées du Rwanda. Cette offensive a permis aux rebelles, munis d'artillerie lourde, d’étendre de manière significative leur territoire par la prise de plusieurs villes en l’espace de quelques semaines, y compris la stratégique ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.
Alors que l’armée de Kinshasa, appuyée par la mission de la Communauté de développement d'Afrique australe en RDC (SAMIDRC) et la Mission de l’ONU (Monusco), tente de contenir les rebelles, les efforts diplomatiques, tels que le processus de Luanda parrainé par l’Angola ou les récentes tentatives de médiation du Kenya, peinent à produire des résultats concrets face à l'absence de coopération du Rwanda.
Tandis que Kinshasa accuse Kigali de renforcer sa présence armée dans l’est de la RDC, et que des pays voisins accusent le Rwanda de déstabiliser toute la région, le président rwandais Paul Kagame affirmait à CNN le 3 février «ne pas savoir» si des troupes de son pays étaient présentes en RDC. Il avait refusé auparavant de participer à une réunion tripartite le 15 décembre dernier en Angola, censée établir une feuille de route vers la paix.
La RDC est confrontée depuis plusieurs années à une guerre meurtrière provoquée par la rébellion du M23, actif au Nord-Kivu, dans l’est du pays. Le groupe armé a été créé en 2012 par des officiers entrés en rébellion contre le gouvernement.