Cyberharcèlement : les smartphones bannis des écoles en Tunisie
Après le suicide d'un enseignant victime de harcèlement en ligne, le ministère tunisien de l’Éducation a réagi en interdisant le port et l'usage des smartphones au sein des établissements scolaires.
Le harcèlement en ligne, notamment à travers des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, a coûté la vie à un enseignant tunisien, un événement qui a poussé les autorités tunisiennes à revoir la politique sur l'usage des smartphones dans les établissements scolaires.
Le 10 décembre, la responsable de l’administration générale pour les cycles préparatoire et secondaire, Rim Maaroufi, a annoncé la mise en œuvre d'une circulaire interdisant les smartphones dans les écoles. Une mesure qui, bien que présente depuis 2019, n'avait jusque là pas été pleinement appliquée.
«Suite à la multiplication des incidents au sein des établissements éducatifs, cette note, qui date de 2019, a été actualisée», a-t-elle affirmé sur les ondes de Mosaïque FM.
Maaroufi a précisé que «les smartphones ont été utilisés de manière inappropriée, ce qui a conduit le ministère à en interdire l’usage. En revanche, l’utilisation des téléphones classiques demeure autorisée». Elle a également souligné qu’en cas de non-respect de cette interdiction, le conseil de discipline prendrait les mesures nécessaires.
Avant de conclure, Rim Maaroufi a exhorté les établissements scolaires à respecter scrupuleusement le règlement intérieur. «La photographie est interdite dans l’ensemble des établissements, sauf lorsqu'elle est utilisée à des fins pédagogiques», a-t-elle ajouté, selon ses déclarations rapportées par la radio tunisienne.
Affaire de cyberharcèlement
Fin novembre, un enseignant d’éducation islamique au collège Ibn Charaf de Chebba, ville côtière du Sahel tunisien, a mis fin à ses jours en s'immolant par le feu à son domicile.
Selon des témoignages de membres de la communauté éducative, rapportés par le quotidien public La Presse, le drame serait survenu à la suite d'une campagne de moqueries menée par certains élèves, qui auraient partagé des vidéos et des blagues humiliantes.
Toujours selon ces sources, l'enseignant en question, connu pour sa discrétion, ne faisait jamais preuve d’agressivité et n'avait jamais eu recours à des punitions disciplinaires.
En réaction, les enseignants de Chebba ont organisé une grève pour dénoncer la violence psychologique envers leur collègue et ont appelé les ministères de l’Éducation et de la Famille à prendre des mesures concrètes pour protéger les enseignants et lutter contre les violences scolaires.