Somalie : le président du Jubaland sous le coup d'un mandat d'arrêt
En Somalie, Ahmed Madobe, réélu à la tête de la région du Jubaland, fait l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par un tribunal de la capitale fédérale, marquant un nouvel épisode de tensions entre Mogadiscio et cette région.
Le tribunal de la région de Banaadir, qui abrite la capitale Mogadiscio, en Somalie a décidé d'émettre un mandat d'arrêt contre le président de la région du Jubaland, Ahmed Madobe, réélu par les députés le 25 novembre, a rapporté le 27 novembre la presse locale.
Selon le média Garowe Online, le commandant de la police nationale du pays doit désormais arrêter Madobe, accusé de «haute trahison, atteinte à l'unité du pays, transmission d'informations classifiées à un État étranger et désobéissance à la Constitution».
En réponse, le Jubaland a émis un mandat similaire à l'encontre du président somalien Hassan Sheikh Mohamud, marquant une escalade dans l'intensification de cet affrontement politique et militaire, a rapporté le journal Somali Guardian.
À l’origine de cette escalade, le Jubaland, une région stratégique bordant le Kenya et l’Éthiopie, qui a réélu Ahmed Madobe à sa tête, déclenchant un nouveau regain de tension dans les relations historiquement embrouillées entre Madobe, au pouvoir depuis 2012 dans cette région, et le gouvernement fédéral de Mogadiscio.
États semi-autonomes
Depuis sa réélection contestée, le gouvernement fédéral a déployé des troupes dans la région, exacerbant les tensions avec les autorités locales qui rejettent toute ingérence de Mogadiscio. Les autorités fédérales ont également appelé les autres forces fidèles à Madobe à se rendre.
La Somalie, en proie aux conflits militaires, est une fédération composée de cinq États membres semi-autonomes – le Puntland, le Jubaland, le Galmudug, le Hirshabelle et le Sud-Ouest – et d’un gouvernement central établi à Mogadiscio, la capitale.
Une sixième région, le Somaliland, a autoproclamé son indépendance en 1991 mais elle n’est pas reconnue sur la scène internationale.