Référendum au Gabon : la nouvelle Constitution largement approuvée
Au Gabon, la nouvelle Constitution a été largement approuvée par plus de 91% des participants au référendum, selon les résultats provisoires. Cette révision marque un tournant dans la politique du pays, plus d'un an après le coup d'État qui a renversé Ali Bongo.
Les électeurs gabonais ont validé à une large majorité la réforme constitutionnelle, à l'occasion du troisième référendum de l’histoire de leur pays qui s'est tenu le 16 novembre.
Selon les résultats provisoires, annoncés le 17 novembre par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Hermann Immongault, 91,80% des votants ont approuvé le nouveau texte, tandis que 8,2% ont voté contre.
Cette révision constitutionnelle est présentée comme un «tournant majeur» pour le pays après la chute de la dynastie Bongo, renversée par un coup d'État en août 2023. Ali Bongo, resté 13 ans (de 2009 à 2023) à la tête du pays, avait succédé à son père Omar, qui en avait tenu les rênes durant plus de quatre décennies (de 1967 à 2009).
Au terme du dépouillement des bulletins de l’ensemble des bureaux de vote, le taux de participation constaté est de 53,54% sur les 850 000 électeurs du pays, a rapporté l'agence de presse gabonaise AGP.
Les autorités gabonaises ont précisé que plus de 200 observateurs nationaux et internationaux avaient participé au référendum qui s’est déroulé sans incident majeur.
De nouvelles règles pour les futurs présidents
Le projet de nouvelle Constitution du Gabon introduit plusieurs réformes importantes destinées à réorganiser les pouvoirs de l'État et à moderniser la gouvernance du pays. Parmi les principales mesures, on note le passage à un régime présidentiel sans Premier ministre.
Le texte prévoit également la limitation des mandats présidentiels à deux septennats, ainsi qu'une affirmation de l'indépendance du pouvoir judiciaire, avec la précision que le chef de l'État présidera désormais le Conseil supérieur de la magistrature.
En outre, la nouvelle Constitution impose des conditions strictes d’éligibilité à la présidence. Pour être candidat, il faut être né de deux parents gabonais eux-mêmes nés de parents gabonais, et l'époux(se) du président doit également être gabonais. Une autre disposition clé du texte est l’interdiction pour le conjoint et les descendants du président de lui succéder.
Enfin, le projet consacre le français comme langue officielle du Gabon et introduit une nouvelle fête nationale, célébrée chaque 30 août, en commémoration de la «libération du peuple gabonais intervenue le 30 août 2023». Par ailleurs, la Constitution, qui présente la famille comme la «cellule de base naturelle de la société» définit le mariage comme «l’union entre deux personnes de sexe opposé».