Génocide des Tutsis au Rwanda : la France accusée de «complicité de fait» devant la justice administrative

Génocide des Tutsis au Rwanda : la France accusée de «complicité de fait» devant la justice administrative© Ulli Michel Source: Reuters
Une femme rwandaise avec son bébé sur le dos sur la route près de Goma, au Zaïre, en 1994.
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Le tribunal administratif de Paris a examiné le 24 octobre une requête portée par des rescapés et deux associations accusant la France de «complicité de fait» dans le génocide des Tutsis au Rwanda de 1994. Il s'agit de la première action intentée devant la justice administrative sur le Rwanda, après plusieurs échecs devant la justice pénale.

Signée par une vingtaine de rescapés et témoins du génocide, ainsi que deux associations, Rwandais Avenir et le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), une requête avait été déposée en avril 2023 devant le tribunal administratif de Paris, reprochant à la France une «complicité de fait» dans le génocide des Tutsis au Rwanda.

Le tribunal administratif de Paris a examiné le 24 octobre la requête de ces victimes qui espèrent voir l’État français reconnu coupable de «faute systémique» dans son soutien présumé au gouvernement hutu et de manquements lors des opérations françaises telles qu'Amaryllis et Turquoise.

Selon la presse française, qui cite les requérants, il s'agit de la première action intentée devant la justice administrative, qui intervient après de multiples tentatives sans succès devant les juridictions pénales.

Représentés par Serge Lewisch, les requérants ont souligné vouloir établir «le caractère gravement fautif et systémique d’une série d’actes manifestement illégaux» qu'aurait commis la France entre 1990 et 1994.

«L'État français pouvait éviter ce génocide»

La plainte accuse l’État français d'avoir entretenu un soutien continu, à la fois politique, militaire et diplomatique aux extrémistes hutus, responsables du massacre de plus de 800 000 personnes, principalement issues de la minorité tutsie, selon les estimations de l'ONU, ont rapporté les médias français.

«L'État français pouvait éviter ce génocide mais il n'a rien fait», a précisé l'avocat, soulignant que son soutien aux extrémistes hutus avait été continu «avant, pendant et après le génocide». Les requérants reprochent notamment à la France de ne pas avoir révoqué son traité d’assistance militaire avec le Rwanda, datant de 1975, malgré les dérives racistes et génocidaires du gouvernement hutu alors en place.

Accusés d’avoir déséquilibré le pouvoir en faveur d’une autorité militaire au détriment du contrôle civilo-politique, l'ancien secrétaire général de l'Élysée, Hubert Védrine, ainsi que plusieurs militaires de haut rang, notamment l’amiral Jacques Lanxade, chef d’état-major des armées de 1991 à 1995, sont également concernés par cette action.

Du 7 avril au 17 juillet 1994, des tueries ont été déclenchées au lendemain de l'attentat contre l'avion du président hutu Juvénal Habyarimana, relançant la guerre civile qui avait fait rage entre Hutus et Tutsis de 1990 et 1993. Trois mois durant, l'armée et les milices hutues, mais aussi de simples citoyens ont massacré, souvent à la machette, les Tutsis, qualifiés de «cafards».

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