Avoirs russes gelés : Peskov compare l’Europe à une «bande de voleurs»

Le Kremlin a averti la «bande de voleurs» européenne de représailles si les avoirs russes gelés étaient saisis. Alors que certains pays du G7 poussent à utiliser ces fonds pour l’Ukraine, la Banque centrale européenne s’inquiète pour la confiance en l’euro, et la Belgique refuse toute saisie sans garanties juridiques.
Les actions de l’Europe concernant les actifs russes gelés ressemblent au travail d’une « bande de voleurs », a déclaré aux journalistes Dmitri Peskov, commentant les intentions des pays européens de saisir les actifs de la Russie. « Il y a celui qui monte la garde, celui qui vole et celui, comme la Belgique, qui crie : “Les gars, on assume ensemble les responsabilités” », a ironisé le porte-parole du Kremlin, ajoutant que de telles actions ne resteraient pas sans réponse.
Cette déclaration de Peskov a coïncidé avec l'annonce de Politico : trois pays de l’UE au sein du G7 — l’Allemagne, la France et l’Italie — ont appelé le Japon et les États-Unis à utiliser les avoirs russes gelés pour aider l’Ukraine. Mais le communiqué final n’a promis aucune action commune, mentionnant seulement que l’usage de ces avoirs restait une option envisagée.
La Banque centrale européenne se montre prudente à l’égard de cette initiative, car elle pourrait nuire à la confiance dans l’euro à l’échelle mondiale. Cependant, d’après Politico, ces craintes pourraient être atténuées si Washington et Tokyo prenaient des mesures similaires.
La Belgique exige un partage des risques avant toute saisie
Bruxelles, quant à elle, a refusé d’exproprier les avoirs russes détenus sur les comptes Euroclear tant qu’elle n’aura pas obtenu de garanties juridiques de la part de tous les dirigeants de l’UE concernant le partage des risques financiers éventuels. Le Premier ministre belge, Bart De Wever, a souligné que la Belgique ne serait pas seule responsable des éventuelles poursuites judiciaires engagées par la Russie, qui pourraient entraîner la saisie globale des actifs belges à titre de compensation.
La Russie considère comme illégale toute utilisation des avoirs bloqués et des intérêts qu’ils génèrent. Le 1er octobre, Dmitri Peskov a averti que les projets visant à financer l’Ukraine au moyen d’avoirs russes seraient considérés comme du « vol », avertissant que toute tentative de s’approprier les actifs russes ou d’en percevoir les dividendes exposerait les États et les individus à des poursuites judiciaires.