Sergueï Lavrov à l’ONU : un discours ferme contre l’ingérence occidentale et pour un monde multipolaire respectueux de la Charte des Nations unies

Sergueï Lavrov à l’ONU : un discours ferme contre l’ingérence occidentale et pour un monde multipolaire respectueux de la Charte des Nations unies Source: AP
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, prend la parole à la 80e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le 27 septembre 2025, au siège de l'ONU.
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Depuis l’ONU, Sergueï Lavrov a dénoncé les ingérences occidentales, les doubles standards notamment en Ukraine ou au Moyen-Orient. Le ministre russe des Affaires étrangères a réaffirmé la position de la Russie en faveur du respect de la souveraineté, d’une réforme de l’ONU et d’un ordre mondial fondé sur l’égalité entre les États.

Lors de la 80e session de l’Assemblée générale de l’ONU, le ministre russe des Affaires étrangères a dénoncé la politique menée par l’Occident. « Les tentatives de séparer les pays entre démocraties et autocraties, entre jardins fleuris et jungles » mènent à des conflits, a-t-il déclaré.

Sergueï Lavrov a rappelé que les principes fondateurs de l’ONU, notamment l’égalité souveraine, étaient piétinés. Il a cité les bombardements de la Yougoslavie, l’invasion de l’Irak, l’opération en Libye, ainsi que les frappes israéliennes sur Gaza comme exemples d’usage illégal de la force. Selon lui, « les actions d’Israël contre les Palestiniens, les attaques contre l’Iran, le Liban ou le Yémen menacent l’ensemble du Moyen-Orient ».

Il a dénoncé le « châtiment collectif » infligé aux Palestiniens à Gaza, où « des enfants meurent sous les bombes et de faim », tout en soulignant qu’il n’y a « aucune justification aux attaques terroristes, ni aux projets d’annexion de la Cisjordanie ». Il a accusé l’Occident de retarder volontairement la reconnaissance de la Palestine dans l’espoir « qu’il ne restera bientôt plus rien à reconnaître ».

Sur l’Ukraine, Sergueï Lavrov a rappelé que le pouvoir actuel était issu d’un « coup d’État soutenu par l’Occident en 2014 ». Il a fustigé l’interdiction du russe, la répression de l’Église orthodoxe canonique, les attaques contre les infrastructures civiles et nucléaires. Il a accusé l’Europe de « permettre au régime de Kiev tous les excès » dans sa tentative de nuire à la Russie. « L’Ukraine est le seul pays au monde à avoir interdit la langue maternelle d’une large part de sa population », a-t-il souligné.

Sécurité, dialogue stratégique et menaces de l’OTAN

Le chef de la diplomatie russe a salué le dialogue en cours avec les États-Unis, qu’il a qualifié de « pragmatique », notamment après le sommet en Alaska. Il a rappelé l’initiative du président Vladimir Poutine de prolonger pour un an, après 2026, les limites du traité sur les armes stratégiques (START), si les États-Unis font de même. Selon lui, cela permettrait d’éviter une nouvelle course aux armements.

Face aux tensions avec l’OTAN, le ministre a affirmé que « la Russie n’a jamais eu et n’a aucun projet d’agression contre l’UE ou l’OTAN ». Cependant, toute attaque contre son territoire, y compris Kaliningrad, « recevra une réponse ferme ». Il a également précisé que « la Russie ne dirige jamais ses drones ni ses missiles contre les États membres de l’UE ou de l’OTAN », rejetant les accusations lancées par certains pays européens. Concernant les drones signalés récemment en Pologne, le ministre a déclaré que leur portée était « inférieure à la distance séparant la Russie de ce pays », excluant ainsi toute implication russe.

Il a condamné le refus des pays occidentaux de soutenir une initiative russo-chinoise visant à prolonger l’accord nucléaire avec l’Iran, parlant de « sabotage diplomatique ». Il a révélé que « le texte même de l’accord nucléaire laissait un piège pour l’Iran », alors que Téhéran « n’a jamais eu l’intention de violer ses engagements ». Lavrov a aussi alerté sur des informations indiquant que « de nouvelles frappes contre l’Iran seraient actuellement envisagées par certaines puissances ».

Il a enfin dénoncé l’expansion de l’OTAN en Asie-Pacifique, jusque dans le détroit de Taïwan. À ses yeux, cette stratégie vise à encercler militairement toute l’Eurasie. Il a plaidé pour une architecture de sécurité inclusive en Eurasie, impliquant toutes les organisations régionales, y compris la Communauté des États Indépendants, l’Organisation de coopération de Shanghai ou encore l’OTSC.

Réforme de l’ONU et lutte contre le néocolonialisme

Sergueï Lavrov a insisté sur la nécessité de réformer l’ONU pour refléter les équilibres actuels. Il a plaidé pour une démocratisation du Conseil de sécurité à travers l’élargissement de la représentation de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique latine. La Russie soutient notamment l’entrée permanente de l’Inde et du Brésil, et une meilleure représentation de l’Afrique.

Il a également appelé à réformer les institutions économiques mondiales (FMI, Banque mondiale, OMC) pour qu’elles reflètent le poids croissant du Sud global. « Le monde d’aujourd’hui n’est plus celui de 1945 », a-t-il insisté.

À l’approche du 65e anniversaire de la Déclaration sur l’indépendance des peuples coloniaux, Sergueï Lavrov a proposé de faire du 14 décembre la Journée internationale de lutte contre le colonialisme. Il a rappelé que les peuples dans le Donbass ou en Crimée ont, eux aussi, exercé leur droit à l’autodétermination, comme les peuples d’Afrique et d’Asie l’avaient fait auparavant. « Le principe du consentement des gouvernés est universel », a-t-il souligné.

En conclusion, le ministre russe a rappelé que Moscou ne cherchait pas la confrontation, mais demande simplement que les principes de la Charte de l’ONU soient respectés sans double standard. Il a mis en garde contre les discours de dirigeants occidentaux évoquant une possible Troisième Guerre mondiale, qualifiant ces propos « d’inquiétants et dangereux ».

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