La Russie prête à commencer l’échange de prisonniers avec l’Ukraine du 7 au 9 juin, annonce Médinsky à Vladimir Poutine

Lors d'une réunion gouvernementale ce 4 juin, le président russe a demandé à Vladimir Médinsky de faire un compte rendu détaillé des négociations avec l'Ukraine qui se sont tenues deux jours plus tôt à Istanbul. Des avancées humanitaires et diplomatiques concrètes ont été confirmées.

Lors d’une visioconférence avec les membres du gouvernement russe ce 4 juin, Vladimir Poutine a chargé Vladimir Médinsky, de présenter les résultats des pourparlers de paix russo-ukrainiens qui ont eu lieu deux jours plus tôt à Istanbul. Selon ce dernier, ces échanges, qui se sont déroulés en russe, se sont d’abord tenus en format restreint pendant plus de trois heures, avant de s’élargir à l’ensemble des délégations.

Le chef de la délégation russe a déclaré que la Russie avait transmis à la partie ukrainienne un mémorandum en deux parties : la première concernant les conditions pour un accord de paix à long terme, et la seconde abordant des modalités de cessez-le-feu. Ce document repose sur les principes définis précédemment par le ministère russe des Affaires étrangères, en juin de l’année 2024. « Nous avons appelé à se concentrer sur l'élaboration des conditions de la paix, et non sur un cessez-le-feu temporaire », a-t-il précisé.

Avancées humanitaires concrètes

Les discussions ont abouti à plusieurs résultats concrets. Premièrement, un important échange de prisonniers a été confirmé. « Nous sommes prêts à commencer l’échange du 7 au 9 juin, à raison de 1 200 personnes de chaque côté. Ce sera le plus grand échange jamais réalisé », a affirmé Vladimir Médinsky. Par ailleurs, les deux parties ont convenu d’échanger au moins 1 000 prisonniers malades et jeunes (moins de 25 ans).

Sur le plan humanitaire, la Russie est disposée à remettre à l’Ukraine les corps de 6 000 militaires ukrainiens tombés au combat. Médinsky a aussi indiqué que la Russie était prête à recevoir les corps de soldats russes conservés par l’Ukraine, bien qu’ils soient « beaucoup moins nombreux ». 

Positions et divergeances

Concernant les perspectives politiques, Vladimir Médinsky a rapporté que l’Ukraine avait réitéré sa volonté de commencer le processus d’apaisement par un cessez-le-feu inconditionnel de 30 ou 60 jours, servant à préparer un sommet entre les dirigeants des deux pays. La partie russe, tout en notant cette proposition, a souligné la nécessité d’une « préparation substantielle » préalable pour toute rencontre de haut niveau. « Les chefs d’État ne doivent pas négocier des détails, mais entériner des décisions finales », a-t-il déclaré.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est aussi exprimé au cours de la réunion. Il a salué les résultats des deux tours de négociations tenus à Istanbul. « Les pourparlers fonctionnent. Les deux tours ont donné des résultats concrets », a-t-il déclaré. Le chef de la diplomatie russe a mentionné l’accord sur l’échange de prisonniers, l’entente pour transférer les blessés graves, et l’avancée sur les questions humanitaires. Il a toutefois qualifié de « grossière erreur » la décision ukrainienne de rejeter une proposition russe de trêve de deux à trois jours sur certaines lignes de front. Cette pause aurait permis la récupération des corps et le secours aux blessés, a souligné Sergueï Lavrov.

Vladimir Médinsky a conclu que, sur plusieurs volets du dialogue, « la balle est maintenant dans le camp de Kiev ». Il a précisé que les Ukrainiens étudient actuellement les documents transmis par la partie russe, et qu’une nouvelle rencontre pourrait avoir lieu entre le 20 et le 30 juin, comme proposé par le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumérov.