Maria Zakharova : la France est devenue une «couveuse de terroristes»

Maria Zakharova a répondu aux accusations d'implication de la Russie dans le terrorisme en France, en déclarant que celle-ci s’était elle-même transformée en «une couveuse de terroristes» et que ses accusations à l'égard de Moscou visaient à créer une «image d'ennemi» et le mythe «d’une menace russe existentielle».
Interrogée sur l'implication de la Russie dans le terrorisme en France, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a répondu que «la France d’aujourd’hui s’est transformée elle-même en une couveuse de terroristes». «Ce n’est pas un secret que les ressortissants de la Cinquième République sont largement représentés dans les organisations radicales islamistes au Proche-Orient», a-t-elle déclaré aux journalistes.
Maria Zakharova a également souligné que Paris vivait mal les efforts de la Russie et des États-Unis visant à chercher des solutions pour un règlement de la crise en Ukraine, et que pour cette raison l'administration du président Emmanuel Macron «s’est mise frénétiquement ces dernières semaines à propager le mythe "d’une menace russe existentielle"». Selon elle, la France tente d'«ancrer dans l’esprit des Français «l’image de l’ennemi», de justifier «une forte hausse des dépenses militaires» et d’«entraîner le pays de plus en plus loin dans une guerre hybride avec la Russie jusqu’à envoyer des contingents nationaux en Ukraine».
La soi-disant implication de la Russie dans le terrorisme, selon le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, et la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, est liée à l'assassinat en 2020 du professeur français Samuel Paty par Abdulak Anzorov, originaire de Tchétchénie. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a souligné que l'auteur de l'attentat vivait en France «depuis sa petite enfance», où il s’était «pleinement imprégné de l’idéologie islamiste».
Maria Zakharova a également indiqué que la France «reste de manière stable en tête des pays européens qui fournissent le plus de cadres à l’État islamique». «Si les autorités françaises souhaitent vraiment contribuer à la lutte contre le terrorisme, elles devraient d’abord mettre de l’ordre chez elles, ainsi dans leurs relations avec leurs protégés», a-t-elle ajouté.
La Russie a toujours fermement condamné le terrorisme sous toutes ses formes et s'est dite prête à coopérer sur un pied d'égalité avec toutes les parties intéressées à le combattre. Sur son territoire, avec l'aide du Comité national antiterroriste et du Service fédéral de sécurité, le gouvernement russe a déjoué à plusieurs reprises des actes terroristes préparés à l'instigation des services secrets ukrainiens.
En décembre dernier, l'assassinat du commandant des troupes de protection NBC des forces armées russes, Igor Kirillov, et de son assistant Ilia Polikarpov, réalisé sous la direction des services secrets ukrainiens, a été qualifié par les pays occidentaux et les médias d'«acte de défense légitime». Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a qualifié cette réaction de révélatrice, soulignant que les Occidentaux «divisent de plus en plus souvent les terroristes en deux catégories : les leurs, autorisés à faire n'importe quoi sous leur protection, et les autres, abstraits et inconnus».