Macron vient d’annoncer la prévision de vente d’une centaine de Rafale à l’Ukraine pour les dix années à venir. Pour Karine Bechet, cela signifie bien l’intention des élites mondialistes de conduire une guerre longue contre la Russie aux frais et au prix des Européens.
Le 17 novembre, Zelensky a été reçu par Macron à l’Élysée. Bien loin de chercher une solution de paix, le sujet était celui de l’approvisionnement du front. Il faut dire que la France est très active en la matière. Selon le rapport officiel du ministère des Armées de l’année dernière, au 1er mai 2024 la France avait déjà fourni pour 3,035 milliards d’euros de matériels militaires.
Rappelons que la contribution française concerne des armes très différentes et nous ne sommes pas dans une logique de défense, mais bien d’attaque :« Au 1ᵉʳ mai 2024, la France avait ainsi livré des systèmes anti-char, dont un millier de systèmes lance-roquettes AT4, de l'artillerie, dont une trentaine de canons Caesar, tout comme de la défense sol-air, dont des missiles Crotale et Mistral, même si la quantité livrée reste confidentielle. La France a également fourni à l'Ukraine des véhicules blindés, des drones, mais aussi des bombes air-sol ou encore des missiles air-sol Scalp, dont le nombre est aussi confidentiel. »
Désormais, Zelensky vient de signer une lettre d’intention pour l’achat d’une centaine d’avions de chasse Rafale, de missiles sol-air SAMP/T de nouvelle génération et de drones sur les 10 années à venir. Cela s’ajoute aux avions de combat Mirage 2000, que le front ukrainien a déjà reçu en février 2025, sans oublier les nouveaux canons Caesar et blindés, qui ont été livrés depuis.
Comme l’a déclaré le général Fabien Mandon, le chef d’état-major des Armées, devant les maires de France : « Nous avons tout fait pour dissuader Moscou. Ce qu’il nous manque, c’est la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour défendre la Nation. (…) Il faut accepter de perdre nos enfants, de souffrir économiquement.».
Et la question n’est pas rhétorique, ni sur le plan militaire, ni sur le plan économique. Non pas parce que la Russie se préparerait, comme il est possible de l’entendre sur tous les plateaux télé, à agresser la France, mais parce que les élites globalistes embarquent de plus en plus sérieusement la France dans un risque de confrontation directe avec la Russie. Et que cela se fait aux frais et au prix des citoyens des pays européens, dans tous les sens du terme.
Tout d’abord, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, « vendre » une centaine de Rafale a un coût. Et un coût très élevé, pour la simple et bonne raison que l’Ukraine est un État fantôme et en faillite. L’illusion budgétaire est maintenue à coups d’injection de financements étrangers, dont sous forme de prêts. Qui va payer ?
La question n’est pas anodine et elle perce même incidemment dans les médias français. N’oublions pas l’aspect technique de la chose. Il s’agit de la plus importante commande étrangère et elle doit être assumée par le groupe Dassault. Rappelons, que Dassault produit ... 3 avions par mois, il pense pousser la cadence ... à 5. Et a déjà 230 avions en commande. La réindustrialisation de la France est encore un slogan.
Même TF1 souligne l’impossibilité objective pour l’Ukraine d’assumer le financement d’une telle commande : « Et qui va payer ? Un Rafale coûte entre 80 et 130 millions d'euros. L'Ukraine ne pourra donc pas assumer seule cette charge. ».
Donc, qui va payer ? Ceux, qui acceptent la « commande » et potentiellement la Russie, sans son accord bien sûr. La solution avancée est parfaitement ubuesque : « Elle pourrait notamment être aidée par des financements européens dédiés à l'armement, mais aussi par l'utilisation d'avoirs russes gelés. Le montant de la commande totale pourrait s'élever à près de 10 milliards d'euros. »
10 milliards d’euros. Un contrat véritablement historique. Il est en effet historique de conclure un contrat, qui ne pourra être honoré qu’aux frais de ceux, qui sont censés « vendre ». Car les « financements européens » sont constitués des contributions des États membres, dont la France, et si les avoirs russes gelés sont utilisés à cette fin, cela entraînera une chute des marchés européens (en raison de la perte de confiance des dépositaires) et une réaction de la Russie contre les biens et avoirs français en Russie.
Macron a vraiment la défense de l’intérêt de la France dans le sang, rien à dire !
L’armée française semble être lancée dans la préparation des esprits à la guerre contre la Russie, confrontation attendue dans les années à venir. Le fait que cette guerre sur le front ukrainien contre la Russie est conçue comme une guerre longue ne fait aucun doute. La durée des accords de sécurité conclus par différents pays de l’OTAN avec l’Ukraine ou cette « commande » sur 10 ans nous placent dans une temporalité longue. C’est une ligne politique.
Un chef d’état-major des Armées ne peut parler qu’au nom du Président, il n’a aucune autonomie sur ce sujet. Il est par ailleurs accompagné des généraux qui emplissent les plateaux de télévision pour propager la propagande de la « menace russe », pour inculquer l’angoisse et la peur au sein de la population, pour construire l’image de la Russie-ennemie. C’est une manipulation consciente et volontaire des esprits opérée par les élites mondialistes qui gouvernent la France.
Il ne se passe pas une journée sans que l’un apparaisse devant les caméras pour dire aux Français que la Russie va les agresser et qu’il va donc bien falloir y aller. Et continuant dans leur logique déformée, l’Ukraine est présentée comme un « rempart de la démocratie occidentale ». Sur CNews aussi, le général de l'Armée de l'Air Patrick Dutartre le déclarait : «On doit soutenir l'Ukraine parce que c'est notre meilleur bouclier face à la Russie».
Le mot crée le monde, en tout cas la théorie des actes de langage y enjoint. Ces élites mondialistes tentent de recréer le monde à leur convenance. L’Ukraine, corrompue jusqu’à la moelle, qui a définitivement perdu en 2014 le peu de souveraineté qu’elle avait, qui viole tous les droits élémentaires et a suspendu la Convention européenne des droits de l’homme, qui est devenu un front, est ainsi présentée comme un État et en plus comme un rempart.
Depuis quand un « front » est-il un « rempart » ? C’est plutôt un gouffre. Je vous laisse y réfléchir.
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