Nicolas Sarkozy est-il victime d’une justice indigne ? Pour Jacques Frantz, certains magistrats d’extrême gauche auraient voulu se «payer» un homme de droite de premier plan. Le dossier qui a conduit à son incarcération, estime-t-il, reste pourtant bien fragile.
Pour la première fois dans l’histoire de France, un ancien président de la République est incarcéré. On rappelle que le président de la République, même à l’échéance de son mandat, occupe un statut particulier. Bien entendu, il redevient un justiciable. Cependant, il reste membre de droit du Conseil constitutionnel et bénéficie d’un certain nombre d’aménagements protocolaires, parfois d’ailleurs contestés.
Pour qui (c’est le cas de 99 % du public et des journalistes) ne connaît pas à fond le dossier, il demeure un certain malaise. Il est en effet possible que Nicolas Sarkozy, comme ses prédécesseurs et successeurs, ait, pour être élu, enfreint la loi, la politique étant une lutte sans merci, et les compétences pour conquérir le pouvoir étant diamétralement opposées à celles requises pour l’exercer.
Cependant, il est évident aussi que la magistrature est gangrenée par l’idéologie. Il en découle une forte présomption que des magistrats d’extrême gauche aient voulu se « payer » un personnage de droite de premier plan. Et c’est ici le cœur du malaise. Car, même si les méthodes politiques de Sarkozy sont des méthodes de voyou (traité de Lisbonne, retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, intervention en Libye, vente d’une partie des réserves d’or du pays au prix le plus bas), le dossier pour lequel Sarkozy est incarcéré est quand même assez mal ficelé.
Alors, bien sûr, toute la « sarkosphère », relayée par les médias de l’ami Bolloré, fait beaucoup de bruit et pleurniche en nous jouant la petite musique du « on a beaucoup souffert ». Mais, tout de même, l’incarcération sur des critères idéologiques a de quoi inquiéter.
Mais au fait, si on y réfléchit bien, qu’a fait Sarkozy pour ne serait-ce que modérer la dérive idéologique des institutions ? Sarkozy, élu après une campagne tellement à droite qu’elle a — on s’en souvient — laminé Jean-Marie Le Pen, n’a eu de cesse de donner des gages à la gauche. Personne n’a oublié la distribution des postes à Kouchner ou Besson. Après avoir promis une justice plus sévère, Sarkozy a mis fin à ce qu’on a abusivement appelé la « double peine », consistant à ne pas expulser les délinquants étrangers pour qu’ils puissent tranquillement récidiver sur notre territoire.
Alors que Sarkozy soit la victime d’une justice indigne et plombée par des idéologues, c’est entendu. Mais que sa marmaille, ses femmes, ses copains et quelques rombières du XVIᵉ aillent chialer à grand bruit est encore plus indécent.
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